neige et glace

lundi 28 août 2017

Voie du Coeur à la pointe du Vallonnet.


Une voie dibonesque mais sans les bouchons?
On est preneur!
Et puis ça sera l'occasion de passer faire un coucou à Sandrine à Fond Turbat!

Le Désert en Valjouffrey, comme son nom l'indique, c'est le bout du monde... Un beau vallon sauvage, ça change de la cacophonie chamoniarde!



Une soirée au refuge de Fond Turbat, c'est l'occasion de bien manger, passer la soirée avec Sandrine, la gardienne, et découvrir aussi les coulisses du refuge (participer à la vaisselle, boire de l'akilé, une plante du coin...)
Jean-luc nous briffe par téléphone sur la voie du lendemain à l'aide des photos (accès/descente), c'est bon, on sait tout!



Après une bonne nuit de sommeil (génial d'être à deux dans le dortoir), on avale l'approche sans trop traîner, il est 10h, la voie vient de passer au soleil, parfait, c'est parti!



Les premières longueurs sont relativement faciles et déroulent bien. Peut-être parce qu'on a trop grimpé à Cham' en se prenant des roustes dans IV+, mais on a trouvé les nouvelles cotations gentilles.



Du coup je m'élance dans la longueur clé (5c/6a), sans trop me faire prier. C'est un dièdre à protéger. Je souffle un peu dans les premiers mètres (entre passer le crux et mettre les friends, ça demande un peu d'effort), puis ça suit une belle écaille (vraiment classe) pour finir par une traversée un peu délicate mais toujours jolie...



Après une longueur de transition, je grimpe de nouveau une très belle longueur (désolée Simon, j'ai fait les plus belles longueurs!), avec du super rocher dibonesque avec des.... euh comment ça s'appelle, ça commence comme knacki, euh des knops peut-être?



Bref, le rocher est très joli sauf dans la dernière longueur où il faut tester un peu les prises. Summit de la Pointe du Vallonnet, yihaaaa... 3000m tout de même!

Bon c'est pas le tout, mais maintenant faut descendre. Désescalade en rocher moyen, mon terrain de prédilection;-) Ah on est bien dans les Ecrins là!  Après toute une traversée, on retrouve un pierrier un peu pénible et plus bas enfin le chemin... La fin de la descente semble loooongue... heureusement qu'on a encore des trucs à se raconter!!  19h à la voiture, ça c'est une bonne journée! 



topo 
Compte-rendu: Amel





vendredi 25 août 2017

Contamine-Vaucher au Peigne.


Numéro 28, des 100 plus belles du massif du Mont Blanc de Batoux, la Contamine-Vaucher est la première ligne ouverte dans cette belle face ouest du Peigne.



Comme la Rébuffat au Minaret, fallait être sacrément couillu pour s'attaquer à une face de cette raideur en 1950 avec le matos de l'époque (pas de chaussons, ni de friends, au mieux quelques pitons et coins de bois).

Comme au Minaret, le tracé est astucieux exploitant les lignes de faiblesses de la face. Mais ça grimpe.

On retrouve aussi quelques caractéristiques typiques de la grimpe old school chamoniarde.
 Les fameux feuillets. Une sorte de colonnette en granit.
Ça se pince plus ou moins bien avec les mains par contre, c'est moins pratique pour poser les pieds.



Des dièdres, bien sûr, où on a pu travailler notre souplesse en grand écart et l'adhérence des chaussons.



Des fissures pour améliorer nos verrous.
Et bien sûr la renfrougne (NDLR: sorte de ramping vertical dans une cheminée).
Le tout assuré sur quelques pitons (pas toujours bons) mais qui peuvent facilement être renforcés par des friends.



Par contre, mieux vaut ne pas regarder les cotations du topo sinon tu te rends compte que tu étais au taquet dans le IV sup. Ah, le fameux IV sup chamoniard, ça me rappelle Grépon-Mer de Glace.
Heureusement que le socle déroule bien car c'est pas le cas de la deuxième moitié qui grimpe plus.



Le seul souci de ce genre de voie, c'est qu'on se paume facilement et on s'est demandé à plusieurs relais si on était à R12 ou R13, si c'était du 4b ou du 5c, si ça passait à droite ou à gauche, si fallait sauter ce relais en milieu de longueur et si c'était normal de faire un relais intégralement sur cablés et friends...
C'est une voie historique quoi. Avec ses bons et moins bons cotés...



Par chance, on était les seuls dans la voie, des bouchons auraient compliqué la chose.
400 mètres en Trad, ça prend un peu de temps.
On a donc pu profiter, comme hier :-) d'un beau coucher de soleil dans le retour vers le refuge.




L'eau Rance d'Arabie


 La conclusion de mon dernier article sur Nabot Léon, c'était qu'on avait fait la voie la plus facile du coin mais que ses voisines avaient l'air encore plus belles et qu'il allait falloir revenir.
Huit jours plus tard, je suis de retour au Pilier rouge de Blaitière avec l'ami Cristol et un rack de friends bien garni.

Cette fois, on a mis le réveil plus tôt pour éviter les bouchons à l'Aiguille.
On monte déposer les stocks de bouffe au refuge et après le petit dej', on attaque l'approche.

La première longueur, un 6b+ dans une dalle rayée par une fissure bouchée, nous défouraille direct. Ça caille, la paroi est encore à l'ombre, l'échauffement est inexistant, par contre l'onglée est bien là !!



La suite est juste magnifique.
Une double fissure commode à équiper mais qui se laisse pas grimper facilement en L3.



Des belles écailles en L4.
Une dalle mutante en L5, mais heureusement une fin de longueur magnifique.



Et une belle fissure en L6 avant la renfrougne de L7, qui nous fait porter un n°4 depuis le début de la voie (gentiment refilé au second à chaque relai). 
Renfrougne pas super commode, trop large pour coincer la jambe mais pas assez pour y ramper. Va y avoir du sport !!



Bref c'est le genre de voie que j'avais envie de grimper depuis longtemps.
C'est raide, c'est compact, ça se protège bien.
Tu sors pas le topo en pleine longueur pour chercher l'itinéraire.
Et y a de l'AMBIANCE !!!

Une de mes plus belles voies trad en granit.
Merci Mr Piola pour l'équipement, merci aux auteurs du nouveau topo.



Infos pratiques:
Le refuge permet de grimper relax, au soleil, sans se demander si on va avoir la dernière benne ou démonter le bivouac tous les matins.
Par contre, y a pas d'eau potable au refuge.
On en trouve à 10 minutes sur le sentier en direction du Montenvers.
Et c'est pas un refuge CAF, 23 balles la nuit en hors sac.
Du refuge, pour monter à Blaitière sans traverser toute la moraine: prendre une sente peu marquée quand le sentier pour le Montenvers coupe la rivière. J'ai refait le kairn !


vendredi 18 août 2017

Nabot Léon au Pilier Rouge de la Blaitière


Ah Chamonix ! Si tu n'existais pas il faudrait t'inventer. 
Pour le meilleur et pour le pire.

On commence par le pire car c'est comme ça que débute la journée.
Lever 7h, on plie rapidos la tente et on file à la benne de l'Aiguille.
On prendra le petit dej' après avoir acheté les tickets.
Après 45 minutes de queue, j'ai les tickets et le ventre qui gargouille.
On va largement avoir le temps de petit-déjeuner mais aussi de faire sécher tente et matelas, de faire un tour en ville et même une petite sieste pour Amel... On prend la benne dans plus de 2 heures.



Et oui c'est fini la première benne remplie d'alpinistes, maintenant en plein été, il y a déjà la queue dès 6h du mat'...
Tu veux du regel et bah fais la queue comme tout le monde.

Comme à la Rébuffat et à Midi-Plan, on va essayer de grimper à la décalée.
Parce que les classiques c'est bien, sans la foule, c'est encore mieux.



Le Pilier rouge de Blaitière est orienté Nord-Ouest, on a pas bien envie d'y grimper à l'ombre de bon matin (c'est pas encore la canicule). On va donc y grimper l'aprem' parce qu'on est mieux en tee-shirt qu'avec les gants. Et pour pas se mettre la pression avec la dernière benne, on laisse le matos de bivouac vers le lac bleu (15 minutes de marche depuis le plan de l'Aiguille).



C'est la que commence le meilleur. Pour une fois qu'on fait une voie recommandée par Arnaud Petit dans Parois de Légende, on va se permettre de recopier son texte.



"Grimper dans les aiguilles de Chamonix est un must. Blotti au pied de l'immense versant nord de l'aiguille de Blaitière, le Pilier Rouge est un havre de paix face aux couloirs verglacés et austères de la face nord du plan. Sur ce granit rugueux, l'escalade est un vrai plaisir. Les lignes fuyantes et l'utilisation obligatoire de coinceurs donnent à ces escalades une dimension assez fantastique, surtout quand on pense à l'accès facilité par les remontées mécaniques.
Nabot Léon est une voie variée et très intéressante"

Que dire de plus, on a fait la plus facile du coin, mais ses voisines ont l'air encore plus belles.
Faudra revenir...



Les cotations du dernier topo granit au pays du Mont-Blanc sont plus nuancées.






mardi 15 août 2017

Squatteurs de Lune à la Pointe Vouilloz


Lors de sa traversée des Perrons de Vallorcine il y a quelques années, Amel avait repéré la possibilité d'y faire des belles grandes voies (abordables) avec de l'ambiance.
Et elle sait que moi j'aime bien quand y a de l'ambiance...

Après les gros orages de la fin de semaine et alors que le soleil reste frileux, une paroi Sud-Est pas trop en altitude sera parfaite pour commencer notre week-end chamoniard.



Ça commence par 1h30 d'approche. La vue sur le massif du Mont-Blanc nous permet de lever les yeux du sentier boueux pour notre plus grand plaisir. 




Arrivés au pied de la face, j'ai le sourire, il va y avoir de l'ambiance (tracé de gauche).
On est pas les seuls à avoir eu l'idée mais pour l'instant toutes les cordées sont dans des voies différentes et les bouquetins ne grimpent pas le dimanche. Parfait !!



Malgré son aspect herbeux, les longueurs du socles sont plutôt jolies. La solitude ne dure pas très longtemps et ce n'est pas une, ni deux mais trois cordées qui s'engagent derrière nous.



A partir de L4, les longueurs deviennent magnifiques et l'ambiance se creuse. 
Une cordée redescend, ça tombe bien, il commençait à y a avoir du monde aux relais !!
Mais pourquoi ils sont si pressés derrière ?
La peur chamoniarde de louper la benne ? Alors que l'approche se fait à pied !!



On aborde donc les deux 6b du haut plus sereinement. C'est vraiment majeur, tendance athlétique quand même !!!

On arrive au sommet bien heureux d'avoir grimpé cette belle face, mais un peu attristé de l'attitude du vieux misogyne niçois. 
La descente lui apprendra qu'à vouloir aller trop vite, on fait n’importe quoi et on finit par toncher sa corde...


topo d'une de mes plus belles voies en granite équipée.