Certaines journées de montagne sont tellement denses, qu'on ne sait pas par où commencer. Une fois n'est pas coutume, je vais démarrer par la fin.
Il est 19h30, après une session de stop plutôt insistante pour aller chercher la voiture à Allemond, je récupère Mehdi, les sacs et les skis entre Vaujany et la Villette, dernier hameau avant le col du Sabot. Ouf, la journée démarrée à 8h45 sur le parking de l'Eau d'Olle Express se termine...
Quelle bambée ! Mais comment en est-on arrivé là ?
Il est 17h30, arrivés en bas de la Draye du Couard avec les dernières lueurs du jour, on déchausse les skis pour une petite heure d’errance à pied dans un énorme chaos de blocs impraticables à ski. Comme espéré, on retrouve une piste de ski, qui nous ramènera à la Villette pour une dernière descente à la lumière du téléphone...
Il est 16h30, la montagne prend les derniers rayons du soleil, c'est beau mais on n'est pas au bon endroit. Trop focalisés sur la suite pour rejoindre le domaine skiable, nous sommes dans des pentes à 40/45° au dessus de barres rocheuses sans échappatoire. Souvent, on arrive à trouver un petit couloir caché pour s'en sortir, mais pas là. Skis sur le sac, crampons aux pieds, y'a plus qu'à remonter.
A ce moment, on est encore loin des pistes, la meilleure solution pour les rejoindre n'est pas claire, le soleil va bientôt se coucher et on n'a pas de frontale. Sachant que Mehdi, qui était malade la veille, n'est pas frais, je me demande si on va creuser un igloo pour y passer la nuit, si on va appeler les secours ou si on va réussir à rejoindre la voiture ce soir par nos propres moyens.
Il est 14h30, nous voilà à la cime de l’Étendard. C'était gourmand mais étant donné le peu de chance d'y revenir prochainement, on fait l'aller/retour au sommet. Dernier sommet de cette sacrée journée.
Il est 12h30, fin de la descente du Pic Bayle. L'itinéraire est majeur, le décor classe, le glacier pas débonnaire.
Mais les zones crevassées sont facilement contournables par la rive gauche.
Comme la neige est bonne, on prolonge la descente vers le lac des Quirlies.
Il est 10h30, Sommet du Pic Blanc après 45min de queue. Partis d'Allemond 2500m plus bas, cette première partie de journée (via les remontées) aura été plus longue qu'imaginée.
C'est une partie de la réponse à la question, mais comment en est-on arrivés là ? Tout a été un peu plus long que prévu. 3000D- pour 1000D+ (finalement un peu plus), j'avoue que j'étais parti détendu. Mais avec pas mal de manips, des montées entre 3000 et 3500 et une erreur d'itinéraire, on peut vite se retrouver à pied de nuit, les skis sur le sac dans un cairn géant à chercher la sortie...
Infos pratiques
L'itinéraire est majeur, la vue dingue, mais malgré le faible dénivelé positif, c'est une longue journée en altitude avec des passages techniques. Soyez efficaces et n'oubliez pas la frontale.
On peut démarrer à Allemond, la nouvelle remontée de l'Eau d'Olle express (bien pratique avec son parking gratuit adjacent) permet d'économiser un peu de CO2 ou à Vaujany, si le retour station est enneigé pour être indépendant des remontées à la descente.
Notre point d'interrogation de la journée pour descendre du plan des Cavales, à savoir s'il vaut mieux prendre un couloir pour rejoindre le haut du télésiège du Vallonnet ou la Draye du Couard (et son cairn géant inskiable), n'a pas été levé. Il nous a manqué un peu luminosité pour tenter le couloir (vers le point 2523) qui semble plus direct pour rejoindre le domaine skiable.
On a pris un forfait réduit à 35€ (uniquement le samedi si acheté avant le jeudi minuit). Ça devrait passer avec un forfait piéton (23€), mais on n'a pas testé et il faut partir de Vaujany.
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