Dimanche matin 7 heures, les lampadaires de Brignoud
s’éteignent et le doute s’installe. C’est pas tous les jours qu’on commence une
journée de ski de rando par du stop.
Heureusement 5 minutes plus tard, deux papys skieurs
m’embarquent en direction de Prabert, point de départ d’une longue bambée.
Comme c’est un peu la décadence chez les potes (blessés,
malades, pas dispos et même grasse mat’), j’en profite pour ressortir un vieux
projet du placard.
Partir, avancer sans objectif fixé et skier jusqu’à plus
soif.
On avait attaqué la traversée de Belledonne l’hiver dernier
sur un week-end de Chamrousse à Prabert. Je reprends donc le fil rouge à
Prabert avec plusieurs arrivées possibles : combe de la Belle Etoile,
combe Madame ou plus si affinités.
Comme un signe du destin, je débute la journée à proximité
de deux skieurs vêtus de collants et de carbone. Le rythme est donné, la journée
va être longue.
Première bonne pause à la belle Etoile et rencontre avec
Jean-Luc, skieur presque retraité, que j’aurai peut-être du suivre jusqu’au
rocher Blanc. Ca papotte, l’ambiance est conviviale.
La montée au col du Mouchillon, pas si longue sur le papier
est compliquée par de la distance, des creux, des bosses… et un peu de botage.
Heureusement, on est rarement déçu par la poudreuse de la face nord.
Cette bonne section me motive à continuer espérant la même
après le col d’Arguille.
Je me doutais bien que la montée au col allait être dur mais
pas à ce point. Soyons réaliste, j’en chie. Alors que je galère au soleil dans
cette neige déjà bien transformé, je me demande pourquoi j’ai pas suivi
Jen-Luc. Pourquoi ? Parce que dès ce matin, l’objectif espéré, c’était
Gleyzin. Sûrement un peu énervé par le
faux plan de l’ami a qui j’avais vendu une super rando poudreuse de 1300m de
déniv’. Complètement abordable, en dessous j’ai rien en magasin.
Merci les collants, la trace est hyper raide et personne ne l’a refaite. Me
voilà donc à rotir et obligé de tracer, dur…
C’est l’occasion de se rappeler quelques bambées mémorables,
la descente de la Meije à la Grave après un bon brassage en face nord, le Couturier
sans remontée…
Deuxième séchage de chaussettes au col et ouf’, ça fait du
bien de manger. Alors que 80% des randonneurs sont au bistro ou sur la route du
retour et que j’ai vu personne depuis plus d’une heure, je croise Mike qui
termine un sacré tour, lui aussi.
J’avais pas son numéro mais c’est lui que j’aurai du
appeler.
Malgré des bons passages la descente de l’ancien glacier d’Arguille
n’est pas aussi bonne que celle du
Mouchillon.
Heureusement la 5ème et dernière remontée au col
de la Valloire passe plus facilement. Et tant mieux, par ce que je n’ai plus
d’eau, ni de bouffe et je commence à être cramé. Yhhhaaaa, petit cri de joie en
arrivant au col, c’est gagné !!!
Maintenant, y a plus qu’à se laisser glisser jusqu’à
Gleyzin, ouf’…
Une journée bien remplie à l’image de la semaine qui vient
de se terminer, 8 sorties de ski et 3400m de plus pour arriver autour des
15000m en 9 jours.
Il peut faire mauvais, je suis détendu pour un moment…
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