Etre au sommet du Pisco, c'est un peu une revanche!
Notamment de notre but il y a deux ans au Chulu West (Népal). Cette fois, on se dit qu'on va prendre un itinéraire plus parcouru pour ne pas avoir à faire la trace, trop fatigant á ces altitudes. Nico et Claire nous ont bien vendu ce sommet lors d'un précédent voyage, c'est donc sur lui que nous jetons notre dévolu.
Après s'être bien acclimaté lors de notre trek de Los Cedros, deux jours plus tard, les affaires sont prêtes pour tenter le sommet. C'était sans compter sur le riz aux crevettes qui m'a fait régurgiter toute la nuit... En attendant que mon estomac se remette, Simon part tenter un sommet facile en solo... mais revient le lendemain lui aussi terrassé par la maladie...
Afin de garder l'acclimatation et en attendant que Simon sorte du lit, je me fais une petite Laguna 69 en solo, le comble...;-)
Aujourd'hui, c'est enfin parti. La maladie n'est plus qu'un souvenir et le créneau météo est au rendez-vous. Un combi et un taxi plus tard (allongé dans le coffre pour Simon), nous voilà à Cebollapampa pour rejoindre le refugio Perù (4675m). On monte tout doux et 3h plus tard nous y voilà. Les refuges péruviens ont été construits en partenariat avec l'Italie et c'est sans surprise que les gardiens sont italiens, que la musique est italienne, que les fanions du CAI décorent la pièce... Du coup, je suis complètement perdue, je ne sais plus si je dois répondre en italien, en espagnol ou en anglais, ici c'est complètement international!
Après un bon plat de pasta bien "al dente" à cette altitude, je commence à me sentir un peu flagada... Une fois au lit, j'ai du mal à respirer et le retournement me fait haleter comme un toutou... Seraient-ce les premiers signes du "sorroche", le mal des montagne local? Je commence déjà à faire une croix sur le sommet... mais un peu avant minuit on dirait que ça va mieux: ça tombe bien, on se lève à 1h! Il y a deux autres cordées pour le Pisco ce matin, une cordée de trois jeunes chiliens bien sympas et une cordée d'un soi-disant guide péruvien et sa cliente/amoureuse. Je dis soi-disant car dès le matin, quand il prend la photo de l'approche alors qu'hier soir il disait connaître le coin, j'ai des doutes...
1h45, c'est parti. Rapidement, ça bouchonne au niveau de la chaîne pour accéder au glacier... Il est bien connu pour être paumatoire, et cela se confirme... Je remercie Simon d'avoir été repérer l'approche hier soir! Le temps de s'équiper au pied du glacier, les deux autres cordées nous rejoignent.
C'est assez étrange de cheminer de nuit entre ces énormes crevasses, heureusement la trace est excellente ! Arrivés au col, il fait toujours nuit mais après une petite demi-heure, les sommets alentours commencent à prendre la douce lumière du soleil... Rose puis jaune... C'est grandiose...
Même si cette ascension n'est techniquement pas difficile, le cheminement de nuit, le louvoiement entre les crevasses et l'altitude en font tout de même une course d'ampleur.
La suite se déroule sans encombre. Le sommet se dévoile enfin ainsi que deux cordées qui ont du partir du camp moraine. Nous restons au même rythme tranquille, "le pas andin" comme on dit ici...
Un petit raidillon au-dessus d'une belle crevasse me fait souffler... Et en voyant que je commence à mettre le frein à main, Simon repasse devant...
Por fin, el PISCO!! 5752m!!! Yihaaaaa!!! La vue sur les glaciers est superbe, on pose devant le Chacrajaru pour la photo de famille ! On a vraiment de la chance car il n'y a presque pas de vent au sommet, ce qui ne m'empêche pas d'avoir deux doudounes, deux bonnets, les gros gants et les chaussettes chauffantes!!
La redescente s'effectue très rapidement; on rejoint les cordées du camp moraine avec leurs guides qui nous offrent même des biscuits, trop sympa!
Retour au refuge par la crête au dessus de la belle Laguna Matacocha...
Je dois avouer que la partie la plus technique fût pour moi la remontée avec la chaîne : une main sur la chaîne, l'autre qui essaie de rattraper les bâtons qui tombent de mon sac... Bref, un moment mémorable;-)
Au refuge, on se laisse tenter par une belle assiette de Papas fritas y Huacamol... Un délice bien mérité !
Retour à Huaraz, avec l'envie de repartir là-haut...
Texte: Amel
Pisco pratique
Combi jusqu'à Yungay pour 5 soles.
Puis de la gare routière, il y a des taxis qui montent à Cebollapampa, 20 soles par personne (Même si on voyage dans le coffre). 15 soles à la descente...
Sinon taxi privé de Huaraz, 170-200 soles l'aller.
On avait pensé se greffer sur un groupe qui allait à la laguna 69, mais ça rallonge le trajet de 2h avec les pauses photo et petit dej' et faut partir à 5h du mat'.
Refuge
Plutôt 3h que 2h d'approche avec le sac.
Nuitée 45 soles.
Demi pension 99 soles.
Possibilité de commander un plat (petites portions).
Pour pas se paumer sur la moraine.
Déjà monter voir à quoi ça ressemble la veille (20 minutes depuis le refuge).
Le glacier est ici un champ de cailloux (mal rangés).
Après la descente de la rive droite du glacier (chaine), on suit un sentier bien cairné qui traverse le glacier perpendiculairement. Jusque là tout va bien. Puis le sentier oblique vers la gauche (amont, ouest) pour longer la rive gauche du glacier (sur une crête ou dans une combe).
C'est la qu'il faut faire attention!! On doit quitter le sentier pour rejoindre une dépression dans la crête de la moraine à droite (petit col qu'on est censé avoir repéré la veille). On est alors sur une sente peu marquée mais le crochet (nord-est) est bien visible sur Maps.me.
Du petit col, un bon sentier nous amène au pied du glacier. Fin des problèmes d'approche...
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