Après, ces 2 premières randos d'acclimatation, on attaque notre premier trek, Quebrada los Cedros.
Il traverse en 6 jours la cordillère blanche d'Ouest en Est en passant au nord de l'Apamayo par plusieurs cols à plus de 4500m.
Plus sauvage et moins fréquenté que le célèbre trek de Santa Cruz qui remonte la vallée au sud de l'Alpamayo en 4 jours.
J1
Conay au spot de bivouac à 4000.
D+ 1300m
Le Combi nous monte jusqu'à Conay.
Après avoir payé notre ticket d'entrée dans le parc, on commence la marche.
Le sac est lourd (moins qu'au Dhaulagiri mais 6 jours d'autonomie, ca pèse aussi). Heureusement, ça attaque en douceur. On fait une grande traversée vers le nord parfois sur un chemin, parfois sur la piste.
Parfois on croise un cochon en laisse, parfois un troupeau de biquettes.
Les Péruviens nous saluent, nous indiquent la route, bonne ambiance.
C'est à Hualcayan que la montée démarre vraiment (comme les autres randonneurs).
Y a bien un mec qui essaye de nous vendre un ticket de péage, mais pas de chance pour lui, on vient de filer un bon billet pour l'entrée dans le parc y a quelques heures, alors on lâche rien.
La montée est agréable. Amel discute (en espagnol) avec le cuistot des Allemands pendant que je suis le groupe de mules (pas trop près quand même, la mule a des gaz).
On monte avec la vue sur les petites parcelles multicolores du plateau de Hualcayan.
Ce soir, on bivouaque à 4000m. C'est le grand luxe, l'herbe est moelleuse, la rivière à 20 mètres avec la vue qui va bien.
On y croise 2 tchèques qui marchent aussi en autonomie.
Peut être juste quelques vaches un peu trop curieuses pour Amel...
J2
Spot de bivouac à 4000 à la laguna Cullicocha
D+ 900m
Petite journée, on arrive en fin de matinée à la laguna Cullicocha (4625m). On aperçoit les premiers sommets de la Cordillère blanche. C'est beau mais ça souffle tellement fort qu'on va plutôt pique-niquer bien à l'abri, du vent et de la vue...
On hésite un peu à continuer mais le vent, les nuages et la perspective d'un bivouac encore plus haut nous poussent à poser la tente dans un coin plus ou moins à l'abri.
Voilà comment on se retrouve posé dans le duvet à 14h.
Bizarrement on est vachement moins hyperactif à 4600m. Et on se contente très bien d'une aprèm tranquille à bouquiner et à écouter des podcasts.
Les randos d'acclimations ont été bénéfiques et on est plus frais que nos collègues tchèques qui ont pas l'air au top.
Comme on se contente bien d'une aprem à la cool, on se contente bien de diner à 18h et de se coucher 2h plus tard !!
Mais tant qu'on a faim, c'est que tout va bien !!!
J3
Laguna Cullicocha à Jancarurish
D+ 800m
Ce matin, bonne surprise le vent est tombé et les nuages sont partis.
Après avoir degivré la tente, on monte au paso Cullicocha, le premier col du trek à 4850m.
La vue sur le Nevado Santa Cruz rend la montée bien agréable. D'autant qu'on se sent en forme, plutôt acclimatés.
Jusqu'au moment où on se fait doubler par deux trailers, short, tee-shirt et sac de 5l sur le dos. Rencontre plutôt inattendue à l'altitude du Mont-Blanc. Même si on en croise de plus sur le toit de l'Europe...
Je partage la montée du 2ème col du jour, le Paso Cedros (4750m) avec 3 autres coureurs qui m'expliquent qu'ils participent à un trail par étapes pendant 8j avec le staff qui suit à dos de mules.
Forcément y a une majorité de Français dans les participants. Ils sont fous ces Gaulois doivent penser nos amis tchèques qui se demandent combien de temps vont leur prendre les 7h d'étape...
Après un pique nique à Ruina Pampa, on remonte une longue vallée en pente douce jusqu'à Jancarurish.
Les vaches broutent tranquille à plus de 4000, normal...
Amel partie devant discute toute la montée avec le guide des trailers.
"Ca passe beaucoup plus vite en discutant."
Encore un spot de bivouac 3* au pied de l'Alpamayo, au bord de la rivière.
J4
Jancarurish à Huilca
D+ 880m
Un dernier petit coup d'oeil à l'Alpamayo qui prend le soleil du matin et on monte au Paso Caracara.
Après un démarrage assez raide, la pente se calme et on retrouve des têtes connues. Les tchèques, les trailers.... Et ça discute...
Ils font moins les malins en short au col à 4830m avec un vent à décorner les mules.
D'autant que les 100 derniers mètres se font les pieds dans la neige...
De l'autre côté du col s'ouvre une longue vallée large et bien plate, idéal pour le pique-nique.
Une petite remontée et on arrive au Paso Mesapampa.
La vue sur les faces des Pucajirca est grandiose.
On décide d'aller camper au pied de ces grandes faces glaciaires au bord de la laguna Safuna.
Après le diner et alors qu'on est prêt pour la nuit, on entend des voix, des pierres qui roulent, on voit des lumières...
Là, on repense aux deux mecs bizarres qu'on a croisés dans la dernière descente. Ne voulant pas passer la nuit à guetter chaque bruit suspect, seuls dans ce cul de sac...
On choisit la tranquillité, c'est à dire on replie la tente et on va la replanter à Huilca à côté des autres groupes à 1h30 de marche.
Une fois au Maroc, nous a suffit.
La rencontre de nuit avec un troupeau de lamas fut assez surprenante. Et c'est guidés par les locaux qu'on arrive à Huilca, pour s'endormir l'esprit tranquille.
J5
Huilca à Jacapampa
D+ 670m
Forcément après notre petite marche nocturne d'hier, ce matin, ça pique.
Le temps de faire sécher la tente et le duvet mouillés par le givre, on part bons derniers.
Ça commence tranquille avant un coup de cul pour aller au col Yanacon (4610m)
Place idéale pour admirer le Pucajiraca Norte.
On passe un bon moment au col à causer avec des Suisses qui vont dans l'autre sens.
On prend des infos sur le Pisco, la cordillère Huayhuash
L'arrivée à la Laguna Sactaycocha a des airs de jardin d'Eden.
Une grande prairie, des chevaux et des vaches en liberté, des petites ruisseaux qui coulent jusqu'à la Laguna entourés de montagnes.
Malheureusement, et pour la première fois du trek, on n'arrive pas à trouver la sortie du paradis. On est paumé, quoi.
La carte au 100.000 ème nous aide pas vraiment Et c'est Maps.me qui nous sort de ce mauvais pas.
On finit la journée à Jacapampa, encore un petit paradis. Cette fois-ci, la grande plaine où broutent moutons, chevaux et cochons est dominée par un énorme cirque (genre Gavarnie), surmonté par le front d un glacier.
Grosse ambiance au camping ce soir, ça discute dans un mélange d'allemand, de tchèque, d'espagnol, d'anglais et de francais...
C'est sympa de recroiser les mêmes têtes régulièrement et c'est ici que nous apprenons que la France est championne del mondo !!
On en était resté à la demi finale contre la Belgique apercue par hasard dans les rues de Huaraz. Tiens y a des mecs en bleue à la télé !!!
J6
Jacapampa à Pomabamba
D- 800m
Hier avant d'arriver à Jacapampa, on avait déjà senti un changement.
Le retour de la végétation, tiens des arbres, ça fait un moment qu'on en avait pas vu.
Aujourd'hui, c'est le retour à la civilisation, des gens, des potagers, des écoles et un petit sandwich à l'omelette pour la pause.
Ça fait toujours son effet, après quelques jours passés là-haut.
Ça m'avait fait la même chose dans le Khumbu au Népal.
Pour nous le retour à la ville commencera par un gros poulet frites.
Après une semaine d'avoine, de sandwichs et de pâtes à la soupe, il est apprécié !!!
Au final, Quebrada los Cedros est un trek tout à fait recommandable. 6 jours de marche, c'est un peu ma limite pour le poids du sac quand on marche en autonomie. On croise de l'eau régulièrement, pas besoin d'en porter des litres.
Il y a plusieurs possibilités pour les spots de bivouacs, ce qui permet de moduler les étapes en fonction de la forme, les envies...
On a souvent campé dans des spots 3* avec vue et eau courante.
Avec 4 cols entre 4860 et 4610, on s'ennuie pas. Mieux vaut juste être acclimaté, car on passe les 4000 rapidement pour ne plus les quitter jusqu'au 5ème jour.
Quebrada los Cedros pratique
On a pris la solution locale pour rejoindre le début duTrek.
De Huaraz collectivo pour Caraz, 7 soles.
Puis moto-taxi pour changer de gare routière, 2 soles.
Et collectivo pour Conay, 15 soles.
Y a sûrement plus rapide, plus direct mais pas moins cher !
On a vu des colectivos qui montaient jusqu'à Hualcayan, mais pas au départ de notre gare routière.
Billet d'entrée dans le parc national, 150 soles, valable un mois.
On croise de l'eau régulièrement mais aussi des vaches, alors mieux vaut la filtrer...
Globalement, pas de soucis d'orientation, il n'y a souvent qu'un chemin. Pas toujours visible de loin, mais souvent bien marqué par le passage des mules.
Penser juste à prendre bien au sud pour quitter la grande prairie avant la Laguna Sactaycocha.
Aucun ravito possible en route, mis à part une bière le 5ème soir.
Retour en Bus pour Huaraz, 25 soles pour 8h. Tape-cul...
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