neige et glace

mercredi 22 août 2018

Menu Péruvien



On commence par les hors-d’œuvres, deux randos à la journée autour de Huaraz pour s'acclimater plus ou moins en douceur. La Laguna Churup et la Laguna Wilcacocha.



En entrée, la maison vous propose, Quebrada los Cedros un trek de 6 jours, tout à fait recommandable.



Maintenant qu'on est acclimaté, on attaque le plat de résistance, l'ascension du Pisco, 5752m !



Comme on a encore faim, on garde le gros morceau pour le déssert, le Tocllaraju, 6032m.



Alors rassasié ?
Oui, mais je suis gourmand, je vais prendre le digestif, un truc léger, coloré, le Raimbow Trek.



Un peu de culture pour terminer ?
Avec modération, je digère très mal les églises.
Vous n'avez pas plutôt quelques informations pratiques sur l'alpinisme à Huaraz.





samedi 11 août 2018

Qu'est ce t'Andes y ? Petite réflexion sur le Huarazisme.

Alors qu'on pratique régulièrement l'alpinisme, qu'on a goûté à l'himalayisme, que dire de l'andinisme ?
On ne va pas faire de généralités sur l'andinisme, on va parler de ce qu'on connaît, l'andinisme à Huaraz, j'ai nommé le Huarazisme.

Je dirai que le huarazisme c'est un mélange d'alpinisme et himalayisme.



On garde la simplicité et la flexibilité de l'alpinisme bien de chez nous. En gros, tu vas où tu veux, quand tu veux sans rendre de compte à personne, sans planifier l'ascension des semaines à l'avance, sans avoir à acheter de permis.
Bref toutes les contraintes qui vont avec l'himalayisme...
On retrouve des habitudes alpines, c'est la météo et les condis qui déterminent la date et l'itinéraire envisagé.
Avec un petit côté himalayisme, les montagnes ne s'arrêtent pas à 4800m, 6768m pour le Huazcaran et mieux vaut ne pas compter sur les secours....



Huaraz est un bon camp de base pour grimper dans la Cordillère Blanche. Une ville avec vue sur les sommets, à taille humaine, dont on s'échappe rapidement.
Quand on rentre de montagne, on est content d'aller acheter une tranche d'ananas dans la rue ou de dégommer une bonne pizza.
On peut y organiser facilement sa prochaine ascension avec les agences. Louer du matos, acheter du gaz, des vivres de courses, trouver un muletier ou un guide...
Les infos sur les condis se trouvent plus facilement en discutant avec les autres alpinistes aux refuges, camps de base et pendant les approches, qu'à la Casa des guias.
On se croirait à Cham' où dès que tu croises sur un sentier un mec avec une corde sur le sac, c'est : "Salut, ça va? Tu viens d'où? C'était en condis?"



Ce qui nous rapproche du huarazisme est qu'on retrouve pour certains sommets, un schéma connu dans les Alpes. Premier jour, bus-taxi et on monte au refuge ou au bivouac. Deuxième jour, réveil à point d'heure, summit et on redescend à Huaraz.
Ça permet d'optimiser un créneau météo court et de redescendre rapidement se reposer en vallée.


 
C'est valable pour le Pisco, le Vallunaraju, l'Urus, l'Inshinca et sûrement d'autres qu'on connaît pas.

Pour certains sommets comme le Tocllaraju, on rajoute une journée pour monter au high camp. 

Si on veut de l'aventure, on peut aussi trouver des sommets isolés avec des jours d'approche, des camps d'altitude... et un gros sac.
Comme c'est le cas pour le Huazcaran par exemple.



Comme sur tous les sommets classiques du monde, la trace est bonne dans les Andes et en Himalaya. Et de même quelque soit le massif, faire la trace à 5000, 6000 ou plus, c'est plus le même job. On l'a bien compris à 5800m au Népal, alors qu'il nous restait 600m de déniv.

Par contre, point de corde fixe en Cordillère Blanche, et c'est tant mieux. Quelques pieux à neige en place pour les rappels par exemple. Autant s'équiper avec une 60m sur les itinéraires techniques, ça a l'air d'être la norme ici.

En conclusion, je dirai que si tu veux faire un 6000, reste simple, va découvrir la Cordillera blanca.
C'est en plus bien adapté à une cordée  de deux.
Par contre, si tu veux aller toujours plus haut, faudra faire avec les contraintes de l'himalayisme...
Et un petit groupe permettra de partager les frais (permis, sirdar, porteurs...), et parfois la trace...



Huarazisme pratique

Là-bas, tout le monde check la météo sur Mountain forecasts.

Plusieurs possibilités de transports. On a souvent fait un mix combi dans la vallée,  taxi partagé pour terminer.
Bien moins cher que le taxi privé depuis Huaraz, et assez efficace.
Infos sur les moyens de transports locaux à la casa des guias (par exemple le lieu de départ des combis, différents selon la destination).



Ticket d'entrée dans le parc naturel.
30 soles par jour. 150 pour une durée de 4 jours à 1 mois.

Location de matériel dans les agences de Huaraz. Y a de tout, du vieux pas cher jusqu'à du récent forcément plus onéreux.
20 soles/jour pour un brin de rappel récent. 
20 soles/jour pour une paire de piolets techniques corrects.
3 soles/jour pour un pieu à neige.



Refuges
Construits et co-gérés par des Italiens, autant dire si tu veux pas manger des biscuits secs au petit dej', monte ton muesli.
On peut prendre au choix, la 1/2 pension (100 soles), la nuitée (45 soles), ou juste un plat de pâtes (25-30 soles).
Le bivouac est gratuit à côté des refuges.
Pour les ascensions sans camps d'altitude, les refuges permettent de monter relativement "léger".







vendredi 10 août 2018

Rainbow trek


Comme après un bon trip, la descente du Tocllaraju n'a pas été des plus agréables.
Une nuit dans le bus jusqu'à Lima, puis quelques heures à zoner dans la brume, pour s'entendre dire que notre place dans l'avion pour Cuzco avait été donnée à d'autres...
"On vous offre l'hôtel et le droit de revenir demain." 
Merci pour tant d'attention de la part de Peruvian Airlines.



Heureusement Cuzco est une ville agréable. Certes touristique mais ça change des maisons pas terminées de Huaraz et de la grisaille de Lima. Depuis un mois, on avait fait une croix sur le charme urbain au Pérou...



Après une journée culture et randonnée à Pisac, on part marcher 3 jours sur une partie du tour de l'Ausangate. Le temps nous manque pour faire la boucle de 5 jours.
C'est comme ça qu'on se retrouve vendredi matin dans le bus pour Tinke avec une belle vue sur la face nord de l'Ausangate.



On a quelques heures de marche jusqu'à Upis, notre étape du soir.
Les vaches broutent, les enfants jouent, les hommes construisent des maisons... La vie normale à 4000 mètres.
"Tiens une goutte", la première depuis un mois".



Heureusement une surprise nous attend à Upis, los baños termales.
On fait trempette avec Aldo et Arold, les enfants du village dans une eau à 40°.
On l'apprécie d'autant plus qu'ici, c'est pas vraiment la canicule...



Samedi matin, on se réveille au pied de la grande face nord de l'Ausangate. Ça fait toujours son petit effet quand la veille c'était dans les nuages. On monte tranquillement au Paso Arapa à 4700m.



Derrière le col, on découvre des paysages magnifiques, la montagne se colore de vert et de jaune. Le sentier nous amène jusqu'à la laguna Pucacocha.



 Lagune et lamas sur fond de glaciers, la carte postale est belle.
On monte alors au 2ème col du jour à 4900m. Le vent a forci, on ne traîne pas là-haut. Après les verts et jaunes de ce matin, ce versant tend plutôt vers l'ocre.
Forcément à l'endroit où le tracé n'apparait plus sur Maps.me et où on a plus que des captures d'écrans de camptocamp et de blog, on se paume.
On est quitte pour un bon détour avec le vent de face cette fois-ci.
C'est donc avec grand plaisir qu'on découvre les petites cabanes d'Anatapa. Ce soir on dort à 4700 mais bien à l'abri du vent.



Pour notre dernière journée de trek, on a eu droit à plein de surprises.
Une demi-heure après un réveil ensoleillé, il se met à neiger. Petite pensée pour les islandais. Heureusement on est toujours sous la cahute au petit dej. Alors qu'on est en train de changer les plans, le soleil revient.
On va donc au 2ème spot "Insta" du coin après le Machu Pichu, la Rainbow Mountain, ou Vinicunca pour les locaux.



On passe par le paso Warmisaya ou Huasacocha à 4985m. Dernier moment de solitude avant la kermesse. Alors oui c'est beau la montaña colorada mais là y a vraiment beaucoup de monde.



On est content de terminer ici alors qu'on a croisé plus de lamas que d'humains depuis le début du trek. Ce final rend le trek d'autant plus beau.



Les gens sont heureux d'arriver, le point de vue est quand même à 5000m et y en a pour qui ça a l'air d'être la première rando de l'année. Heureusement les mules sont là en cas de coup dur !!
Avec une cinquantaine de mini-bus au parking, on se dit que le retour à Cuzco
va être facile.



Mais en fait non, 2ème surprise du jour.
Soit ils sont complets, soit ils partent dans 2 heures, soit ils ne veulent pas de nous. On était tellement habitués à l'efficacité des transports péruviens, qu'on est un peu sur(le cul)pris.
C'est comme ça qu'on se retrouve allongé dans un champ en bord de piste à attendre un hypothétique camion avec deux péruviens, eux aussi exclus des servicios turisticos.
On passe un moment irréel à discuter et même apprendre des mots en Quechua, jusqu'à ce qu'un mini-bus s'arrête pour nous proposer ses deux places restantes...
Bonne surprise, ça s'annonçait longuet la solution camion, combi, autre combi...
Dernière surprise du jour, après une heure de piste, on s'arrête quand on retrouve le bitume. Pendant qu'un mec nettoie le bus, tout le monde va se poser dans une grande salle. On se sert une eau chaude, puis arrive une grosse marmite de soupe, il est 16h mais ça passe bien. On pense repartir mais là, c'est un gros buffet qui est installé. Allez à table !!
On apprécie cette dernière surprise d'autant que ça fait longtemps que l'altitude ne nous coupe plus la fin.



Ausangate pratique
Entrée du parc de l'Ausangate, 10 soles par personne.
Bus pour Tinke, via Ocongate. 12 soles pour 3h. Départ Avenida Tomasa Tito Condemayta à Cuzco.



Les habitants d'Upis ont aménagé une belle aire de bivouac avec eau et servicios, 5 soles la tente.
Baños termales, 5 soles par personne. 
On bivouaque sous une petite hute avec l'eau courante pas loin à Anantapa pour 10 soles la tente.
Vous l'aurez compris le retour via les rainbow mountains était plus compliqué que prévu.
A faire peut être dans le sens inverse avec d'autres inconvénients...