samedi 11 août 2018

Qu'est ce t'Andes y ? Petite réflexion sur le Huarazisme.

Alors qu'on pratique régulièrement l'alpinisme, qu'on a goûté à l'himalayisme, que dire de l'andinisme ?
On ne va pas faire de généralités sur l'andinisme, on va parler de ce qu'on connaît, l'andinisme à Huaraz, j'ai nommé le Huarazisme.

Je dirai que le huarazisme c'est un mélange d'alpinisme et himalayisme.



On garde la simplicité et la flexibilité de l'alpinisme bien de chez nous. En gros, tu vas où tu veux, quand tu veux sans rendre de compte à personne, sans planifier l'ascension des semaines à l'avance, sans avoir à acheter de permis.
Bref toutes les contraintes qui vont avec l'himalayisme...
On retrouve des habitudes alpines, c'est la météo et les condis qui déterminent la date et l'itinéraire envisagé.
Avec un petit côté himalayisme, les montagnes ne s'arrêtent pas à 4800m, 6768m pour le Huazcaran et mieux vaut ne pas compter sur les secours....



Huaraz est un bon camp de base pour grimper dans la Cordillère Blanche. Une ville avec vue sur les sommets, à taille humaine, dont on s'échappe rapidement.
Quand on rentre de montagne, on est content d'aller acheter une tranche d'ananas dans la rue ou de dégommer une bonne pizza.
On peut y organiser facilement sa prochaine ascension avec les agences. Louer du matos, acheter du gaz, des vivres de courses, trouver un muletier ou un guide...
Les infos sur les condis se trouvent plus facilement en discutant avec les autres alpinistes aux refuges, camps de base et pendant les approches, qu'à la Casa des guias.
On se croirait à Cham' où dès que tu croises sur un sentier un mec avec une corde sur le sac, c'est : "Salut, ça va? Tu viens d'où? C'était en condis?"



Ce qui nous rapproche du huarazisme est qu'on retrouve pour certains sommets, un schéma connu dans les Alpes. Premier jour, bus-taxi et on monte au refuge ou au bivouac. Deuxième jour, réveil à point d'heure, summit et on redescend à Huaraz.
Ça permet d'optimiser un créneau météo court et de redescendre rapidement se reposer en vallée.


 
C'est valable pour le Pisco, le Vallunaraju, l'Urus, l'Inshinca et sûrement d'autres qu'on connaît pas.

Pour certains sommets comme le Tocllaraju, on rajoute une journée pour monter au high camp. 

Si on veut de l'aventure, on peut aussi trouver des sommets isolés avec des jours d'approche, des camps d'altitude... et un gros sac.
Comme c'est le cas pour le Huazcaran par exemple.



Comme sur tous les sommets classiques du monde, la trace est bonne dans les Andes et en Himalaya. Et de même quelque soit le massif, faire la trace à 5000, 6000 ou plus, c'est plus le même job. On l'a bien compris à 5800m au Népal, alors qu'il nous restait 600m de déniv.

Par contre, point de corde fixe en Cordillère Blanche, et c'est tant mieux. Quelques pieux à neige en place pour les rappels par exemple. Autant s'équiper avec une 60m sur les itinéraires techniques, ça a l'air d'être la norme ici.

En conclusion, je dirai que si tu veux faire un 6000, reste simple, va découvrir la Cordillera blanca.
C'est en plus bien adapté à une cordée  de deux.
Par contre, si tu veux aller toujours plus haut, faudra faire avec les contraintes de l'himalayisme...
Et un petit groupe permettra de partager les frais (permis, sirdar, porteurs...), et parfois la trace...



Huarazisme pratique

Là-bas, tout le monde check la météo sur Mountain forecasts.

Plusieurs possibilités de transports. On a souvent fait un mix combi dans la vallée,  taxi partagé pour terminer.
Bien moins cher que le taxi privé depuis Huaraz, et assez efficace.
Infos sur les moyens de transports locaux à la casa des guias (par exemple le lieu de départ des combis, différents selon la destination).



Ticket d'entrée dans le parc naturel.
30 soles par jour. 150 pour une durée de 4 jours à 1 mois.

Location de matériel dans les agences de Huaraz. Y a de tout, du vieux pas cher jusqu'à du récent forcément plus onéreux.
20 soles/jour pour un brin de rappel récent. 
20 soles/jour pour une paire de piolets techniques corrects.
3 soles/jour pour un pieu à neige.



Refuges
Construits et co-gérés par des Italiens, autant dire si tu veux pas manger des biscuits secs au petit dej', monte ton muesli.
On peut prendre au choix, la 1/2 pension (100 soles), la nuitée (45 soles), ou juste un plat de pâtes (25-30 soles).
Le bivouac est gratuit à côté des refuges.
Pour les ascensions sans camps d'altitude, les refuges permettent de monter relativement "léger".







1 commentaire:

  1. Bonjour,
    J'ai quelques questions à te poser :
    - nous y allons en novembre. d'après toi, quelle est la météo à cette période là?
    - on aimerait beaucoup faire de l'alpi avec guide. As-tu des guides à nous conseiller? et si oui, pourquoi ceux-là plutôt que d'autres? et pour quels sommets?
    Merci d'avance pour ton aide :)

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