Ce billet a servi de base pour l'écriture d'un article dans Ski rando magazine n°54
Au vu des événements récents, d'une météo pas tout à fait calée, d'un
groupe réduit et de chutes de neige la veille du départ, nous
abandonnons le raid de la dent d'Hérens pour un itinéraire plus
tranquille. C'est de pire en
pire, on a quand même attendu le matin du départ pour prendre la
décision avec la dernière météo et faire le sac.
Aller grimper au soleil l'esprit léger était tentant.
Nous partons donc pour 4 jours d'itinérance franco-italienne sur des pentes douces, au départ de Val d'Isère. Cette
première journée à monter au refuge de Prariond me rappelle que je n'ai
pas skié depuis un mois et que le vélo n'aide pas à rester acclimaté. Cette petite forme couplée à un brouillard dense m'interroge sur la pertinence de notre choix. Virages carrés et traversées, c'est pas la qualité de la neige qui remonte le niveau.
Heureusement, un refuge fraîchement rénové et la belle ambiance à table sauvent notre journée.
Lundi
au réveil, c'est tempête de ciel bleu. Quel plaisir de se réveiller
ainsi en montagne. Tout le monde a le sourire et apprécie de découvrir
les environs du refuge. Ce
vallon où l'Isère prend sa source est entouré de sommets à plus de 3000
mètres. Les nombreuses possibilités donnent envie de revenir skier en
étoile autour du refuge.
Ce
matin, c'est la carte postale. 10-20cm de neige fraîche, soleil, pas de
vent, personne devant. C'est un plaisir d'être ici et de faire la
trace. L'envie de Calanques s'éloigne.
Le glacier de Bassagne nous mène à la pointe de la Galise en pente douce.
Mais
toutes les bonnes choses ont une fin et nous arrivons au sommet en même
temps que les nuages.
Le versant italien est moins bon que côté
français. Pour rejoindre le Val de Rhêmes et le refuge Benevolo, on
alternera soufflée en haut, poudre au milieu et croûte plus bas.
Le refuge est plein et contraste par rapport à hier. Ici, c'est chambre de 6 dans 6m2. Lits à étages sur 3 niveaux.
Heureusement, la pasta et la polenta méritent leur réputation.
Mardi,
Amel avait prévu la pointe de la Traversière en A/R du refuge. La
perspective de beaux virages sur le glacier de la Golettaz avant que les
nuages arrivent, nous fait changer de programme.
Malheureusement, on a
été trop gourmands en voulant pousser jusqu'à la Pointe de la Golettaz.
Sur les conseils du gardien, on s'arrête sur l'épaule, pour une descente
sans soleil.
Dommage à 1/2h près, ça aurait été magique.
On
retrouve au refuge nos voisins de table de Prarion: Sarah, Jean-Louis et
Bernard. Papotte, cartes, apéro, l'ambiance sera plus conviviale qu'à
la table des anglais de la veille.
Mercredi,
dernier jour du raid. Cette fois-ci, c'est annoncé grand soleil jusqu'à
15h. On va pouvoir enfin s'offrir la poudreuse Et le soleil.
Il nous
faut passer le col de Rhêmes-Calabre pour rejoindre Val d'Isère.
Hier,
j'ai repéré la Pointe de Bazel, un beau sommet à 3440m qui domine le col
et permet un détour intéressant. Aujourd'hui, toutes les planètes sont
alignées. Devant les autres groupes, on peut faire la trace dans 10cm de
poudreuse au soleil sur le glacier de Tsanteleina.
Des Écrins au
Cervin, la vue est pour la première fois dégagée au sommet.
Et
comme pour rattraper les deux derniers jours, la descente est
magnifique.
Ça va mieux que le premier jour et il n'y a pas de nuage à
l'horizon, j'en profite pour m'offrir une petite rallonge. 40min de
montée pour 3 de descente, c'est la garantie de bon ski.
En
remontant au col de Rhêmes-Calabre, je me dis que la journée est
gagnée. Mais finalement, elle n'est pas terminée. La descente sur Val
d'Isère est une belle surprise. Elle passe au-dessus des Gorges de
Malpasset et nous réserve du bon ski en neige transformée pour la moitié
basse.
Nous arrivons directement au Pont St Charles et moyennant un peu
de ski de fond au Fornet, le point de départ du raid.
Tout le monde a le sourire d'avoir partagé cette belle journée de montagne ensemble !