Nous voilà donc partis pour 2 jours de ski autour du Refuge du Nant du Beurre dans le Beaufortain.
N'ayant pas de plans précis pour la journée mais plusieurs idées, on commence par monter au col du Vâ, au nord du Quermoz.
Ça nous donnera une idée des conditions.
Les premières impressions sont bonnes, la neige légère et froide, semble être tombée sans vent.
On quitte la foule au col (4 personnes), pour continuer l'arête vers le Nord à pieds ou à skis selon si les peaux collent ou pas...
Le Versant Est a l'air bon aussi.
Le haut a pris le vent, mais ça devient rapidement tout poudreux (plus de fond dur).
Suivant la règle n°1, on descend jusqu’où c'est bon !
Après le pique-nique, on remonte à la Pointe du Dzonfié.
Personne dans le vallon, pas une trace en vue, c'est bien aussi de s’éloigner de Grenoble...
Après un petit final à pied, premier sommet du presque week-end, Pointe du Dzonfié.
On descend en Sud-Ouest avec le même programme. Poudreuse sur fond dur qui disparaît en cours de descente. Et vu les températures, ça a pas chauffé un poil.
Arrivés à 100m du refuge, on remet les peaux pour terminer la journée par une dernière remontée au Grand Crêtet, attirés par de belles traces de godilles régulières.
On ne regrettera pas ces 200 derniers mètres de plus.
Le refuge a été rénové en 2012. Il est confortable, chauffé et le dîner est super bon.
Que demander de plus ? Une douche ? C'est possible et c'est même gratuit les 2 premières minutes.
On laisse ce privilège aux sorties "girls only", là c'est plutôt 100% testostérone et après 1700D+ ça sent déjà le renard . Heureusement les dortoirs sont grands...
Samedi, en quittant le refuge à 8h, on s'assure une certaine tranquillité pour la matinée.
Avant le col des Tufs Blancs, premier défi pour Lionel et son splitboard, une petite traversée descendante béton avec les peaux. Ça passe !
Arrivés au col, la vue se dégage et le soleil nous fait gagner quelques degrés.
Après une montée à l'ombre bien fraîche, on arrive en vue de la face sud du Crêt de Rey.
Lionel déchausse discrètement le split, réponse unanime des skieurs : on va pas enlever les peaux pour 80 mètres de descente. D'autant que ça passe en traversée 😜
On gagne quelques degrés dans la montée de la face Sud du Crêt du Rey.
Mais ça a l'air bon ici !
Règle n°2, si tu montes dans de la bonne neige, une fois en haut, enlève les peaux, fais toi une bonne descente et remonte, on sait pas comment sera la suite.
C'est l'occasion de profiter une deuxième fois de notre trace de montée.
Skis sur le sac, on met les crampons pour rejoindre le sommet par l'arête Ouest.
Règle n°3, mieux vaut avoir les crampons, on sait jamais...
Le début de la descente se fait aussi en crampons par l'arête Nord-Est car le haut de la face est tout soufflé.
Face à la pente, face à la neige, tendu, détendu, chacun son style.
Mais l'ambiance est là.
Encore quelques bons virages jusqu'au pique-nique et on est les premiers à tracer le vallon.
Comme hier, des belles traces de godilles nous attirent au pied de la face de Nord de la Pointe de Combe Bénite. Le froid est piquant donc la poudreuse est légère. Rallonge, pas rallonge, à skis, à pieds, les avis divergent.
L'heure tourne, la fatigue s'installe, on délaisse le sommet pour une descente tout à fait agréable depuis l'épaule, en face Ouest de la Pointe de Combe Bénite. Pourquoi personne n'a descendu cette belle face aujourd'hui restera un mystère. Plus bas, la pente s'adoucit mais c'est toujours aussi bon.
Et toujours personne dans le vallon.
Petit passage au col de la Légette, avant une dernière descente en Ouest du point 2334, donc poudreuse.
Derniers virages avec une jolie lumière du soir, signe d'une journée bien remplie.
Après 20 km, 1700 de déniv' et 4 dépeautages, Lionel pensait avoir relevé tous les défis splitboard du jour, c'était oublier le final sur pistes de skis de fond, forcément vallonnées...
Le mot de la fin sera pour Thibaut "Partis à l'aube, revenus après le coucher du soleil, c'était une belle journée."