Bivouaquer au Grépon comme Catherine Destivelle ?
J’en rêve... Seulement voilà, le Grépon c’est dur, alors je rêvais seulement…
Mais alors qu’on devait partir pour Ailefroide rejoindre des
copains, certains se démotivent, d’autres changent de plans… En quelques
secondes, tout bascule : et si on faisait Grépon Mer de Glace ???
Nous voilà donc partis dans le petit train du Montenvers
pour rejoindre le refuge de l’Envers. Surprise, on retrouve d’autres copains à
l’Envers, et ça tombe bien, car on a un brin de rappel en trop : Euh
Pierre, ça te dirait de redescendre notre brin ?? Allez on te paie un
coup ;-)
Nous ne sommes que deux cordées à partir pour le Grépon ce
matin. Comme on a le bivouac dans le sac, on part une heure plus tard (à 6h) pour
être sûr de commencer à grimper au soleil. Moi qui m’inquiétais qu’il y ait
encore un pont de neige pour l’attaque, là point d’inquiétude, on passe
directement dans la rimaye !! On attaque ensuite par du 4b, oulaa, ça
réveille !
Simon enchaîne les passages en 4 à corde tendue, dont un où on
passe dans un bloc coincé : le plus dur en fait, c’est de passer le
sac !
S’en suit un autre éperon avec des passages en II et III. Du
coup je prends la tête. Bon j’ai du me gourer dès le départ, parce que je me
retrouve dans un dièdre pas très protégeable, et je suis un peu taquet ; heureusement
j’ai déjà mis les chaussons ! Parce que Simon, lui, est en grosses, et ça grogne
un peu derrière. Je continue en me questionnant tout le temps sur
l’itinéraire : à gauche ? ah non tiens là, une rampe. Ah mince
j’aurais du prendre là…
On arrive au niveau de la cheminée à traverser. Bon, je vais
voir. Vas-y je fais relais sur un bloc coincé. Tu me moulines et je remonte en
traversant… ah yes, je vois le rappel en traversant. Ouf, on n’est pas
perdus !
Pause pic-nique (bah oui il est loin le ptit dej). On
continue en corde tendue tranquillement jusqu’à la niche des amis. Trop bien ce
spot !! Du coup on en profite pour refaire un croc dans le sandwich.
Bon,
c’est pas le tout, mais y’a une fissure en 4c qui nous attend. Simon repart et
là, ça commence à grimper dur.
Le IV chamoniard, c’est quelque chose ! Ca
déroule beaucoup moins d’un coup. On tire des petites longueurs, je commence à
sentir le poids du sac, et surtout la fatigue.
Mais c’est quoi cette fissure
bouchée par de l’herbe improtégeable ? Ah, enfin la vire horizontale ! Le
soleil est parti et on est en plein brouillard, on hésite à se garder le
sommet pour demain matin… non mais allez, on se motive…
A l’attaque de la fissure Knubel ! Le premier V+ du massif ! Simon part bouillant après 11H de grimpe et
la passe en libre, et avec le gros sac… je l’entends crier sa joie aux
montagnes: YIHAAAA ! Quant à moi,
mes forces m’abandonnent, et j’ai tout juste assez de force pour passer en
artif (on a frôlé le mouflage ;-) )… mais quel bonheur là-haut… Yihaa quand
même ;-)
Après un câlin à la Vierge Marie, on s’installe : main
courante pour passer de la chambre aux aux toilettes (vive la poche à caca) en
passant par le placard à matos, tout ça en quelques mètres !
La nuit
tombe, on se couche dans nos duvets, toujours vachés à Marie, en espérant ne pas
trop bouger : 800m de vide à 30cm de l’oreiller, y’a d’lambiance !
Les couleurs du petit matin sont magnifiques, un lever de
soleil de rêve sur les sommets alentours… on est heureux, baignés par la douce
lumière…
Reste plus que la descente. Quelques rappels plus bas, ça désescalade
jusqu’au glacier. Même s’il est tôt, ça prend déjà le soleil et les chutes de
pierres ne nous incitent pas à traîner. Le glacier s’ouvre, et un peu avant de
rejoindre le Rognon, on se retrouve sur une langue de neige étroite entre deux
crevasses, là encore : y’a d’l’ambiance !
Après les rappels du
Rognon, on rejoint tranquillement la moraine où le pic-nique s’impose. Tiens,
je vais sortir mon ticket pour reprendre le petit train. Ah, zut je le trouve
pas, ah si il doit être dans mon portefe…. Et merde, perdu le portefeuille
(avec CB, chèque, ticket, carte CAF, 10E), ah ça faisait longtemps
que j’avais pas fait de Gendronette !! De retour à Cham, j’offre une glace
triple boules à mon guide (enfin à crédit bien sûr) histoire de fêter ça
dignement !
Compte-rendu : Amel