lundi 8 août 2016

Forts, Feignants, Frileux aux Gillardes ou la tentation du French Free ?


L'escalade libre consiste à progresser sur une paroi sans utiliser de matériel pour s'aider, et à atteindre le sommet d'une voie en utilisant uniquement les prises du rocher. Les protections ne servent qu'à assurer le grimpeur en cas de chute.



C'est dans les années 80 que l'escalade libre est devenue la "norme". 
Avant, même les meilleurs tiraient aux points dans les passages durs et sans complexe. 
De nos jours, les Anglo-saxons appellent ça gentiment "le french free".



Les Gillardes, c’est une paroi de 400m entre Isère et Dévoluy.
L’avantage, c’est que c’est à l’ombre une bonne partie de la journée (idéal pour l'été).
Par contre il faut se faire au style local, c’est long, raide et foutrement athlétique. Ca déroule pas souvent, les cotations sont bien sèchent, certaines prises bougent et ça grimpe entre les points, qui sont pas vraiment proches.

Bref on part pour un sacré voyage avec l'ami Cristol en essayant de sauver la réputation des frenchys, tireurs aux clous.

4ème longueur, 6B+ sur le topo (surement plus en réalité) et une chasse d'eau qui pend dans le passage dur. J'ai bien essayé ce mouvement de l'espace mais la cordelette a été plus forte que moi. J'enchaine la fin de la longueur encore bien raide et arrive au relais seché. Allez, plus que 10 longueurs.



 Jusqu'à la 13ème longueur, ça allait plutôt bien (traduisez un point d'aide dans L10). Mais là, après 9h dans la voie, j'ai payé mes principes au prix fort. A vouloir tout faire en libre et bien déshydraté, n'ayant plus d'eau depuis un moment, j'ai littéralement explosé dans le passage dur. Pas moyen de tirer sur la dégaine (trop basse) et le 6b est devenu 7b .Finalement mon salut est venu du relais "fais une pédale mec".

Je sais pas comment j'ai fini la longueur mais j'étais complètement dégommé, des crampes aux bras et la nuit des étoiles en plein jour.
Sacré combat loin des tentatives de tout enchainer en libre et sauver notre réputation

Heureusement la sortie est proche...


Bien déshydraté, bien cramé, le ventre creux mais content d'être arrivé.
On ne pouvait pas se contenter d'aller boire un coup en terrasse pour fêter ça, alors on a fait péter le menu du terroir à l’hôtel de la Poste de Corps.

C'était tellement bon de débarquer dans ce décors, sales comme des gueux mais heureux et affamés. 
On n'a pas laissé de miettes !!



Un sacré voyage, c'est long, c'est raide et ça grimpe 
mais ça vaut le détour





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