jeudi 18 août 2016

Grépon : Mer de Glace et bivouac au sommet


Bivouaquer au Grépon comme Catherine Destivelle ? J’en rêve... Seulement voilà, le Grépon c’est dur, alors je rêvais seulement…


 
Mais alors qu’on devait partir pour Ailefroide rejoindre des copains, certains se démotivent, d’autres changent de plans… En quelques secondes, tout bascule : et si on faisait Grépon Mer de Glace ???



Nous voilà donc partis dans le petit train du Montenvers pour rejoindre le refuge de l’Envers. Surprise, on retrouve d’autres copains à l’Envers, et ça tombe bien, car on a un brin de rappel en trop : Euh Pierre, ça te dirait de redescendre notre brin ?? Allez on te paie un coup ;-)



Nous ne sommes que deux cordées à partir pour le Grépon ce matin. Comme on a le bivouac dans le sac, on part une heure plus tard (à 6h) pour être sûr de commencer à grimper au soleil. Moi qui m’inquiétais qu’il y ait encore un pont de neige pour l’attaque, là point d’inquiétude, on passe directement dans la rimaye !! On attaque ensuite par du 4b, oulaa, ça réveille ! 


 
Simon enchaîne les passages en 4 à corde tendue, dont un où on passe dans un bloc coincé : le plus dur en fait, c’est de passer le sac !


 
S’en suit un autre éperon avec des passages en II et III. Du coup je prends la tête. Bon j’ai du me gourer dès le départ, parce que je me retrouve dans un dièdre pas très protégeable, et je suis un peu taquet ; heureusement j’ai déjà mis les chaussons ! Parce que Simon, lui, est en grosses, et ça grogne un peu derrière. Je continue en me questionnant tout le temps sur l’itinéraire : à gauche ? ah non tiens là, une rampe. Ah mince j’aurais du prendre là…
On arrive au niveau de la cheminée à traverser. Bon, je vais voir. Vas-y je fais relais sur un bloc coincé. Tu me moulines et je remonte en traversant… ah yes, je vois le rappel en traversant. Ouf, on n’est pas perdus !
Pause pic-nique (bah oui il est loin le ptit dej). On continue en corde tendue tranquillement jusqu’à la niche des amis. Trop bien ce spot !! Du coup on en profite pour refaire un croc dans le sandwich. 


 
Bon, c’est pas le tout, mais y’a une fissure en 4c qui nous attend. Simon repart et là, ça commence à grimper dur. 



Le IV chamoniard, c’est quelque chose ! Ca déroule beaucoup moins d’un coup. On tire des petites longueurs, je commence à sentir le poids du sac, et surtout la fatigue. 



Mais c’est quoi cette fissure bouchée par de l’herbe improtégeable ?  Ah, enfin la vire horizontale ! Le soleil est parti et on est en plein brouillard, on hésite à se garder le sommet pour demain matin… non mais allez, on se motive… 



A l’attaque de la fissure Knubel ! Le premier V+ du massif ! Simon part bouillant après 11H de grimpe et  la passe en libre, et avec le gros sac… je l’entends crier sa joie aux montagnes: YIHAAAA !  Quant à moi, mes forces m’abandonnent, et j’ai tout juste assez de force pour passer en artif (on a frôlé le mouflage ;-) )… mais quel bonheur là-haut… Yihaa quand même ;-)

Après un câlin à la Vierge Marie, on s’installe : main courante pour passer de la chambre aux aux toilettes (vive la poche à caca) en passant par le placard à matos, tout ça en quelques mètres !



La nuit tombe, on se couche dans nos duvets, toujours vachés à Marie, en espérant ne pas trop bouger : 800m de vide à 30cm de l’oreiller, y’a d’lambiance ! 



Les couleurs du petit matin sont magnifiques, un lever de soleil de rêve sur les sommets alentours… on est heureux, baignés par la douce lumière…

Reste plus que la descente. Quelques rappels plus bas, ça désescalade jusqu’au glacier. Même s’il est tôt, ça prend déjà le soleil et les chutes de pierres ne nous incitent pas à traîner. Le glacier s’ouvre, et un peu avant de rejoindre le Rognon, on se retrouve sur une langue de neige étroite entre deux crevasses, là encore : y’a d’l’ambiance !

Après les rappels du Rognon, on rejoint tranquillement la moraine où le pic-nique s’impose. Tiens, je vais sortir mon ticket pour reprendre le petit train. Ah, zut je le trouve pas, ah si il doit être dans mon portefe…. Et merde, perdu le portefeuille (avec CB, chèque, ticket, carte CAF, 10E), ah ça faisait longtemps que j’avais pas fait de Gendronette !! De retour à Cham, j’offre une glace triple boules à mon guide (enfin à crédit bien sûr) histoire de fêter ça dignement !


Compte-rendu : Amel



 

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