Pas de neige en moyenne altitude, de la pluie jusqu'à 2500 et risque 4 au dessus.
Pas de neige en moyenne altitude, de la pluie jusqu'à 2500 et risque 4 au dessus.
Les Grands Moulins, c'est une belle montagne. Bien raide, on la voit de loin. Quand on regarde les topos de près, il n'y a effectivement que des belles pentes à skier. Couloir Nord-Ouest 5.1, couloir SW 4.1, face Sud 3.3, couloir SW 4.3, face NE 4.1
C'est une belle montagne mais qui se mérite. On peut profiter de la route qui monte à l'ancienne station de Val Pelouse mais le déneigement est naturel. A priori, ça coûtait trop cher ! Autant dire, à éviter l'hiver...
Bref arrivés au pied de la montagne après 700m de déniv' et plus de 2h30 après être partis, je dis à Marion: "je mets un peu de rythme, on n'est pas arrivés".
J'avais déjà imaginé enchaîner face Sud et couloir SW, mais Armel nous signale un enchaînement encore plus intéressant (grand merci à toi). Montée par l'arête NW, couloir SE, remontée par la face Sud, deuxième passage au sommet et descente par le couloir SW.
Intéressant, logique de par ses orientations, esthétique de par les couloirs skiés mais ambitieux.
Car ça fait une bonne journée et il faut être à la bonne heure dans la bonne face pour faire du bon ski. Et dans le 4.3, la bonne neige, c'est le plaisir mais surtout la sécu.
Nous voilà donc au pied de l'arête NW, à se dire que ça nous inspire moyennement. Ça a l'air bien sec cette affaire. Comme on n'est pas en avance, on rejoint donc par les grandes pentes de la face W, le tiers supérieur du couloir SW. L'ambiance est là.
Arrivés dans le couloir SW, on se détend et on rejoint rapidement la cîme.
Comme souvent des sommets qu'on voit de loin, la vue est incroyable. Après un démarrage en douceur, l'entrée du couloir SE a l'air raide. On se retend... Heureusement, les conditions sont idéales, la moquette radoucit l'ambiance. C'est donc 250m de plaisir à 45°.
Gros check, une fois la roture passée et grand bravo à Marion pour son premier 4.3 skié avec brio. Il nous reste quelques grandes courbes avant de rejoindre la face Sud via la brèche des ciseaux. On se redétend. En remontant la face Sud, on aurait presque envie de la skier s'il ne fallait pas remonter une 3ème fois au sommet.
Après les virages sautés du couloir SE, le couloir SW en bonne moquette passe crème.
Et pour terminer une belle journée sur une belle montagne où toutes les planètes se sont alignées, on rejoint la voiture skis aux pieds par la route enneigée shuntée le matin.
Lors de la belle bambée du printemps dernier, arrivés au pied du couloir SW du Rocher Blanc, j'ai eu un doute. Est-ce qu'il n'est pas déjà trop tard pour remonter le couloir puis le skier ? Est ce que ça va être bon ?
Et oui, je suis comme ça. Je préfère changer d'objectif plutôt que de skier une combe ou un couloir en mauvaises conditions. Y'a quelques années, j'avais décliné l'invitation de copains qui allaient aux Dômes de Miage, sachant que ça avait pris le vent. Et j'espère y retourner cette année.
C'est même devenu une habitude de changer d'objectif en cours de sortie. Parce que ça a l'air meilleur à coté... Ça marche pas à tous les coups, mais en général, on s'en sort bien !
Bref, avec 3200D+ et une belle surprise dans le final, on avait pas perdu notre journée mais j'avais gardé ce couloir dans un coin de ma tête.
Maintenant que je vais avoir du temps pour skier, je relance quelques copains dispos. J'ai pas dit chômeurs !
Nico, en fait partie. On a fait quelques jolies sorties ensemble. Connaissant la caisse du bonhomme, quand je le vois sortir du coffre les Gignoux, les skis carbone et le sac light, je me dis qu'il a changé le garçon et surtout qu'il va pas falloir mollir aujourd'hui !
En effet pour changer de la combe Madame, je lui ai proposé de partir de Prabert. Ça implique de démarrer par le col de l'Aigleton et le col de la Vache. Et de rentrer par la Belle Étoile et l'Aigleton. Ce qui fait déjà en soit une belle boucle !
Arrivés au pied du couloir, je suis content. Il est lisse et commence à chauffer doucement, ça sent bon. On chausse rapidement les crampons pour monter plus détendu. C'est à la descente, lors des premiers virages qu'on le sera moins. Comme le haut du couloir tourne un peu W, c'est bon grip comme on dit (comprenez, c'est lisse mais ça n'a pas décaillé) mais c'est aussi le passage le plus raide.
Le premier virage déclenché, ça va mieux et ça devient rapidement très bon à skier.
Là, je suis bien heureux de l'avoir laissé de coté l'an dernier pour le skier dans de super conditions aujourd'hui.
C'est sûr que la remontée à la Belle Étoile pique un peu, mais ça démarre bien la saison de printemps !!
Ça fait longtemps qu'il me faisait envie ce M des Sultanes.
L'idée, c'est de monter par le couloir de droite, descendre les Sultanes (branche de droite), puis remonter la branche de gauche pour arriver en haut du couloir de gauche, qu'on redescend pour terminer. Bref, un beau tour du propriétaire.
En plus d'enchaîner deux descentes, les orientations sont logiques pour skier de la bonne moquette.
Ça fait une sortie variée avec des passages en crampons et on skie souvent la meilleure partie du couloir, jusqu'à l'étroiture.
Après avoir profité du lever de soleil sur la barrière Est, la suite est magnifique.
On voyage entre les tours calcaires et les couloirs neigeux. Le contraste entre les grandes falaises et les lignes de fuite des couloirs vaut le détour.
Alors pour en profiter plus longtemps, on a rajouté une branche au M en faisait l'A/R dans les torcheurs du matin. Quitte à s'être levé à 5h30, autant en profiter le plus possible !
- "Tu vas où demain finalement ?
- Dans l'envers de Belledonne, au grand Jarnalet.
- Le grand quoi ?"
Du coup, pas facile de trouver un vallon où je ne suis jamais allé promener mes spatules.
Toz, lui, connaît le Jarnalet et a même noté le couloir NE dans sa to-do-list. On va bien s'entendre !!
Arrivés aux Granges, après un démarrage bien efficace, on met le clignotant à gauche pour quitter la combe du Merlet qui est déjà bien parcourue. D'un coup, on retrouve ce qu'est le ski de rando dans les secteurs moins (sur)peuplés. Faire la trace, regarder la carte, discuter du meilleur itinéraire...
C'est plaisant mais on avance moins vite, surtout dans des pentes à 35° où la poudre est restée bien froide. J'aime aussi la sensation d'être seul au monde, personne devant pour te faire la trace et personne derrière pour faire les premiers virages alors que tu choisis d'aller au sommet.
Plus la journée avance et plus je me dis que si on fait le sommet en A/R plutôt que la boucle, ça ne sera pas perdu au vu de la qualité de la neige rencontrée depuis les Granges. Bizarrement Toz a eu la même idée !
Je remonte le couloir à pieds moyennant un gros brassage. Tout en sachant qu'on sera récompensés à la descente.
Et comme on est sûr d'être les premiers (et les derniers) à skier le couloir aujourd'hui, on va jusqu'au sommet.
Comme prévu, la belle couche de poudreuse facilite la descente du couloir. Jeanne fait au passage son initiation pente raide.
Plus bas, ça continue sur le thème: "Pu... mais
comme
c'était
bon !!"