mardi 6 avril 2021

Roche Noire, en boucle depuis Valmeinier

 

Autant j'aime le bon ski, autant Amel, il lui faut un sommet. Alors pour ce qui s'annonçait comme la dernière rando de la saison, il fallait pour que tout le monde soit content, des copines pour l'ambiance, une arrivée au sommet et des orientations logiques pour skier de la moquette.


Une descente orientée Sud-Ouest dans la combe de la Vache permet de ne pas se lever trop tôt et de monter tranquillement.

 

Et ça tombe bien, car la montée par le lac de Roche Noire est assez longue avec sa grande traversée sous la face Nord. Tellement habitués à voir du monde lors de nos sorties en ski de rando, on s'étonne de ne croiser personne et de faire la trace.

Étonnant, mais plaisant ! Tout comme le fait de regarder la carte, chercher son itinéraire, se demander par où ça passe...


La vue du sommet récompense les derniers efforts de la montée. "Un summit" s'exclame Amel. Et en plus, c'est un 3000 ! 

 

En jouant avec les contres pentes, la descente est agréable, lisse et bien revenue.

 


Malheureusement, plus on descend et plus c'est mou. Et pour terminer une journée qui s'annonçait plus reposante, le fond du vallon le long de la rivière n'est pas très skiant. Plats, remontées, déchaussages...

 

On avait tout misé sur l'escalator emprunté la veille pour les derniers mètres de montée mais aujourd'hui, il fait la grève  ! 


N'hésitez pas à passer quelques jours au refuge de Terre Rouge pour rentabiliser l'approche un peu rébarbative, il y a de quoi faire dans le secteur.


Topo








mercredi 31 mars 2021

Pourquoi faire du dénivelé ? Exemple de tricotage autour du Rocher Blanc.

 

À la question pourquoi faire du dénivelé ? Il existe plusieurs réponses.

Gravir un sommet, visiter des vallons peu fréquentés, faire la première trace, avoir une vue panoramique, profiter d'orientations multiples, s'éloigner de la foule des classiques, faire monter le cardio et partager une belle bambée avec des potes...

 

Chacun a ses raisons mais c'est mathématique, plus le dénivelé augmente, plus le % de bon ski augmente aussi.

 

Par exemple dans les conditions de dimanche dernier, le Rocher Blanc fait 1870m de dénivelé pour 1000m de bon ski. On considère que sous la barre des 2000, c'est neige molle ou trafollée, traversée de boulettes et border cross.

Bref, ça descend mais c'est pas la meilleure partie de la journée. 

La bella donna se mérite et c'est difficile d'échapper aux réjouissances des fonds de vallée : portage, forêt et neige variable. 

 

Donc pour le Rocher Blanc, on est à 54% de bon ski. Si en plus, tu t'offres une belle descente en face Sud alors que la route du Glandon est fermée, c'est l'assurance d'un vallon désertique et d'une moquette lisse. Ça rajoute 750m de déniv' mais le ratio de bon ski monte à 65%. C'est mieux !

 

Bon, il ne faut pas oublier de préciser que dans la remontée de cette combe plein soleil en fin de matinée, il fait vraiment chaud. On peut pas tout avoir.

 


Si au lieu de remonter au Rocher Blanc une deuxième fois, pour rebasculer vers la voie normale, tu mets le clignotant à gauche direction le col de l'Amiante pour redescendre vers les lacs des 7 Laux, tu profites alors d'un vallon Ouest dont la rive gauche n'a pas encore vu le soleil et est restée bien poudreuse. 

 

Avec seulement deux traces, il y a de la place pour faire se faire plaisir. 

 

En comptant la remontée obligatoire au col du Mouchillon pour rebasculer dans la Combe Madame, on est à 2787m de D+ pour 68% de bon ski. Ça progresse doucement !!

 


 Nous voilà donc au col du Mouchillon. Ne pas dire qu'une partie du groupe est farcie serait mentir. Alors qu'il nous suffirait d'enlever les peaux pour se laisser glisser jusqu'à la voiture, il faudrait des œillères pour ne pas voir le couloir NO de l'antécime W du Rocher Blanc. 

Matthieu me demande ce qui me pose question par rapport à ce couloir. 

La trace est faite dans une grosse moitié, les deux traces de descente en grandes courbes garantissent une bonne neige, le soleil rasant ne nous met pas la pression, la nivologie depuis ce matin est rassurante et il reste de la place à coté des 2 traces.

 

Bref, il est 15h et tous les signaux sont au vert sauf qu'on a 2800m de déniv' dans les pattes. Mais en montagne comme dans la vie, il faut saisir les opportunités qui se présentent.

 


Après quelques conversions, nous voilà donc skis sur le sac avec un grand sourire, ça va être le gavage. 20, puis 30, puis 40cm de poudreuse légère sur un fond sain. 

 


Idéal pour monter sans trop brasser et incroyable à la descente.

Cette dernière rallonge de 400m fait monter le dénivelé du jour à 3185m et le % de bon ski à 72.

Derrière cette approche un peu arithmétique, se cache une partie de ma réponse à la question pourquoi faire du dénivelé ? J'aime gravir des sommets, j'aime découvrir des vallons loin de la foule des classiques, j'aime l'effort, j'aime les longues journées en montagne partagées avec les copains...

 

Mais surtout j'aime le bon ski !


 Ça fait quelques hivers que je voulais repasser la barre des 3000 à la journée, mais pas n'importe comment. Merci les gars d'avoir partagé cette belle bambée !

 

 

 

 




 



  

vendredi 26 février 2021

Tour du Bec d'Arguille

 

 Pour moi, Belledonne est un des meilleurs massifs pour faire une belle boucle en ski. La topographie avec de multiples cols aux orientations diverses, l'absence de plat et un grand nombre de combes et de vallées qui communiquent entre elles, en font le terrain de jeu idéal pour une belle journée de ski de rando.

 En regardant dans le rétro, j'ai déjà décrit 25 boucles dans le massif sur ce blog !

 

 Je cite souvent l'exemple du replat au-dessus du refuge de l'Oule, duquel on a le choix entre le col du Morétan qui bascule dans le Veyton, les cols du Gleyzin, passage Clarant et col de Comberousse pour rejoindre la combe des Roches par deux vallons différents, la Selle du Puy Gris pour skier la Combe du Tepey, le col de la Valloire pour atteindre la combe de la Grande Valloire et le col des Pointes de la Porte d'Eglise pour basculer dans le Belledonne sauvage...

 7 cols qui amènent dans 6 vallons différents, n'est-ce pas là une belle invitation à la boucle ?

Et si jamais on veut une belle petite boucle, on peut rester dans la combe de l'Oule en bouclant par le passage de Tigneux.

 

C'est bien là, le problème du massif. La petite boucle est compliquée. Avec des départs bas, j'ai pas grand en chose en stock sous les 1500 de D+

Mais qui a dit que le dénivelé était un problème ? 

Et comme tout n'est pas rose, la belle boucle commencera souvent par un fond de vallon qui sera moins skiant (voire un peu de portage pour certains départs) et un réveil (très) matinal.

 

 Et oui en conditions printanières, la belle boucle commence souvent par une descente en Est ou Sud-Est. Pour descendre la face Est du passage Brabant, on visait d'être là-haut à 10h. Et pour être à notre premier col à 10h, après 1600D+ en étant efficace et une heure de route, le RDV à Grenoble était à 5H15. Je vous laisse imaginer l'heure du réveil 4H??

 

Une fois passée l'étroiture bien raide et béton, on monte dans une belle combe suspendue sous le passage Brabant, le soleil vient nous rappeler pourquoi on s'est levé si tôt. Le regel est bon, on se détend.

La première descente dans la combe du Tepey est variée, poudre tassée ou moquette selon les contre-pentes. 

 


Arriver à un col et basculer de l'autre coté, c'est là tout le plaisir de la belle boucle. On évite les fonds de vallon, plats et moins skiants. Bref, on skie que le meilleur! Et souvent, la fréquentation diminue à mesure que le dénivelé augmente. A cela, s'ajoute aujourd'hui le plaisir de découvrir une nouvelle descente.

Cette configuration est idéale pour appliquer mon mantra, "on descend jusqu'où c'est bon"

 

Nous voilà donc à l'étape obligatoire de la belle boucle, remettre les peaux et remonter à un deuxième col. Autant la première montée est souvent à l'ombre et bien regelée, autant cette deuxième montée sous le cagnard ou après un gros pique-nique, peut être rude.

On ne sera pas gêné par le soleil aujourd'hui. La combe qu'on remonte est orientée plein nord. Du coup, Thomas fait la trace en direction du point 2725 situé entre le col du Sambuis et le Bec d'Arguille.

Une casquette peut protéger de l'insolation, mettre le plus en forme à la trace, évite le coup de mou. 

 


Comme espéré, il y a un couloir orienté au Sud derrière la brèche 2725, la moquette rend la pente agréable et la chute possible. Plus bas, c'est ski grand large dans un vallon transformé comme il faut.

Je suis content car c'était pas gagné. Des comptes-rendus peu enthousiastes sur la qualité de la neige en début de semaine, m'avaient interrogé quant à l’intérêt d'une belle bambée pour faire du ski nautique.

 

La boucle est bouclée mais au pique-nique se pose la question récurrente d'une belle journée: "Hey les gars, on fait une rallonge ?"

L'ancien dit: "Ok, pour une rallonge, mais que s'il y a du bon ski"

La combe du Rocher Blanc ne fait pas envie, comme la face Est du Petit Badon.

 Remonter ce qu'on vient de descendre ? Le temps de monter, ça sera trop mou.

La face Ouest du col de la croix n'a pas l'air transformée mais plutôt en carton.

 

On pense avoir fait le tour, mais il y a derrière nous un petit couloir SW qui ensuite s'élargit. Sachant qu'une fois touché le fond de la Combe Madame, la neige sera trop molle, on en profite pour faire les derniers bons virages de la journée.


Le tour du Bec d'Arguille fait +/-2200m +/-400m de rallonge. +/-2600D+  à la journée, c'est une belle sortie !


Topo du tour du Bec d'Arguille. 

Monter au passage Brabant depuis combe Madame. 1600D+ 

Descente en Est jusqu'à 2200 ou plus bas selon la qualité de la neige.

Remontée au point 2725 et redescente en SW (500D+ ou + selon la première descente).







 









Grand Arc combe Sud-Est, la belle alternative !

 

En choisissant le Grand Arc un samedi de beau temps, je me doutais que d'autres skieurs auraient eu la même idée que nous. Mais quand tu veux organiser une sortie familiale, sur une face au soleil, pas trop loin d'Annemasse, Annecy, La Roche et Grenoble... Sans faire trop de route, les possibilités se réduisent.

Allez va pour le Grand Arc et tant pis si c'est pas l'aventure. 

 


Parfois l'issue d'une journée ne se joue pas à grand chose. Il aura fallut un petit égarement en début de journée pour qu'on se retrouve involontairement dans la combe Sud-Est du Grand Arc.

Et alors que la combe Sud est fréquentée et bien trafollée, on se sent bien seul dans la combe Sud-Est tandis que la neige est restée lisse.

 

Après avoir pensé rejoindre le sommet du Grand Arc, on se contente de l'antécime Sud-Est car la moquette est revenue à point. Si ça chauffait moins, ou si le réveil avait sonné plus tôt, on aurait pu rejoindre le sommet par un petit bout d'arête.

Voilà un bon plan pour profiter d'un vallon peu fréquenté et d'une neige encore bien lisse, juste à coté d'une grande classique trafollée.







dimanche 14 février 2021

Balades en Beaufortain et traversée Sud-Nord de la Pointe de la Grande Journée

 

 J'avais déjà parcouru le versant Tarentaise du Beaufortain, beaucoup moins du coté d'Arêches.

 

 

Une semaine avec la belle-famille à Arêches nous a permis de découvrir les environs du col de Roche Plane. Un bon réservoir de poudreuse froide bien à l'ombre de la Légette du Mirantin. 

 

 

Une belle journée découverte du ski de rando pour Anto, du virage carte postale au ski combat, paumés dans la forêt.

 


 

Beaucoup de neige fraîche, des stations fermées et le domaine du Val Joly se transforme en un beau secteur de ski de rando en pente douce, idéal après des grosses chutes de neige.

 

 

Avant-hier, je retrouve les plaisirs du ski de rando, lors d'une sortie Gum à la Pointe du Dard. Après un mois de janvier chargé en skating, quel bonheur de découvrir un vallon inconnu, regarder la carte, chercher la meilleure combe pour descendre, remettre les peaux et faire du bon ski !! 

 

 

En ces temps de carence sociale, une journée en groupe dans la bonne humeur, c'est autant apprécié que de la bonne neige.


Il ne manquait plus qu'une belle et grande journée pour continuer l'exploration de ce versant que je ne connaissais pas.

 

 

Du soleil annoncé pour le week-end, Antoine qui me branche en début de semaine, Loïc qui est aussi dispo samedi et des chutes de neige vendredi, ça sent bon. Reste plus qu'à trouver une belle boucle pour le gang des Stéphanois.

L’incertitude quant à la météo se dissipe ce matin lorsqu'on passe au-dessus de la mer de nuage. Un itinéraire de ski de rando tout tracé nous amène à la Pointe de la Grande Combe. 

 

 

Malgré le monde croisé depuis ce matin, personne n'a encore basculé en face Ouest, dans la combe de la Bâthie. Première descente magique, neige de cinéma, soleil, vallon vierge. C'est tellement bon qu'on descend jusqu'à la Ravoire.

Finalement, plus personne ne regrette cette première montée un peu rapide...

 


C'est avec le sourire que le groupe remet les peaux. L'ambiance est plus sauvage qu'au parking bondé de ce matin. Il faut même faire la trace pendant 300 mètres de D+. Autant avant-hier, ça caillait, autant aujourd'hui tout le monde transpire. Un sabot de neige sous le ski n'arrange pas nos affaires !!

 

 

On retrouve donc la trace qui nous mène à la Pointe de la Grande Journée par la combe Sud avec plaisir. C'est le Beaufortain comme on l'aime. Des beaux vallons ouverts adaptés au ski de rando, des orientations multiples et des possibilités énormes...

 

 

Avant de plonger dans la face NE, la pause panoramique est bien méritée au sommet, après 1900 de déniv'.

 

 

 Le bouquin "Les plus belles traces du Beaufortain" nous vend cette descente comme le plus beau champ de poudreuse de tout le massif. 

 


On confirme, la neige n'a pas du voir le soleil de la journée et la descente est magnifique.

 

 

Le surprenant couloir des Grépets conclut la Grande Journée de façon originale ! 


Ça fait de la route depuis la maison, mais le potentiel de randos autour d'Arêches est énorme. Et quel plaisir de découvrir des nouvelles vallées !!

Il me reste encore quelques projets là-bas. C'est pas impossible que vous en entendiez encore parler...

  




dimanche 3 janvier 2021

Ouille Allegra

 

 


-17°C au parking ce matin.

Bienvenue en Haute-Maurienne à Bessans, le congélo des Alpes.

  Forcément la première demie-heure à plat le long du torrent d'Avérolle pique un peu le bout des doigts. Heureusement un sentier efficace et déjà tracé nous amène rapidement aux chalets d'alpage des Planors où nous retrouvons le soleil. 

 


La journée s'annonce bien. C'est le premier jour de grand beau depuis qu'on est à Bessans et il y a du monde devant à la trace. Bon, soyons honnête à ce moment, je me dis que c'est quand même pas les condis de l'année.

Autant le triangle sommital de Ouille Allegra attire l’œil, autant à ce moment la neige a l'air d'avoir pris le vent et l'herbe n'est pas loin.

On va pas se plaindre, ça papote, le soleil nous réchauffe et la vue se dégage sur la dent Parrachée, puis les Aiguilles d'Arves, puis la Meije...

 

On double un bon groupe de Chambériens mais les traceurs ont encore de la marge. C'est bien comme ça, c'est nous qui aurons de la marge à la descente ! Merci les gars.

Nous rejoignons le pied du triangle sommital par une courte pente bien caillouteuse. Aïe, ça va faire mal aux skis. Au moment où je me demande comment on va descendre par là, se découvre derrière un petit vallon vierge et encore à l'ombre. Le fond de la combe a l'air rempli d'une poudreuse restée froide et pas un caillou en vue.

En attendant on n'est pas encore arrivés. Le passage de la barre des 3000 est facile grâce à une trace confortable. 

 

Et voilà le cairn sommital de Ouille Allegra à 3130 m. Un bon tchek pour une descente qui s'annonce magique. On ne traîne pas là-haut, histoire de pas se faire griller la prio par le groupe de Chambé sympa mais nombreux.

 

Comme imaginé le triangle sommital est parfait. 25° de pente, soleil et poudreux. Du ski grand large.

Les traceurs ont préféré descendre par la pente Sud du Clapier Vert pleine de cailloux. On plonge donc dans la combe Ouest. Poudreuse, froide et vierge.


Yeahhhh, le frangin pousse des cris.

 

Il faut remettre les peaux pour remonter 50 m. C'est le prix à payer pour continuer à skier des petits vallons orientés Ouest qui ont beaucoup moins pris le vent et le soleil.

Du très bon ski par rapport à ce que j'imaginais à la montée.

La journée se termine sur les pistes de ski fond où le pas de un est beaucoup moins efficace en ski de rando. 

 

Un dernier petit coup de chaud pour finir cette belle sortie en famille et quel plaisir de voir depuis les fenêtres de l'appart nos traces sur le sommet de l'Ouille Allegra.





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