vendredi 22 décembre 2017

Les Formes du Chaos


Lundi, la météo est plus nuageuse ce matin. Un temps idéal pour la cascade.
J'ai toujours du mal à faire de la glace quand il fait grand beau. Pourquoi se peler le cul à l'ombre en versant nord alors qu'on pourrait se dorer la pilule sur les skis en sud ?
Comme les grands-mères, je deviens frileux avec l'âge...
Mais quand y a pas de neige ou que tout le monde est sous les nuages, je chausse les crampons avec plaisir.



On va grimper les Formes du Chaos à Ceillac. Le topo nous la vend comme "un des plus beaux grades 4 des Alpes". Par son ampleur, 300 mètres, sept longueurs, par la variété et la beauté de ses passages, par sa facilité d'approche et sa régularité, les Formes n'ont usurpé ni leur réputation, ni leur intense fréquentation. Je suis content de pouvoir essayer la ligne car j'ai bien écumé les cascades de Ceillac mais celle-là était souvent trop fréquentée ou pas assez formée lors de mes précédents passages.
On peut se retrouver avec des montres cloches dans ce genre de gros débit.



Vu du bas, ça a l'air bien formé. Quelques cloches visibles mais rien de méchant. La première longueur a pas l'air trop raide. Amel part en tête. Malheureusement, il y a quelques zones  de glace moisie.
 La neige de la semaine dernière posé sur la glace, la maintient à 0° et donne un mélange plutôt inconsistant. Je reprends la tête pour la suite.
J'ai droit moi aussi à mon passage en neige glace moisie, histoire de pas attraper froid. Et comme la cascade porte bien son nom, les formes du Chaos, la structure est parfois originale. C'est pas tous les jours qu'on fait des coincements d'épaule en cascade.
Ajoutez quelques rétas sports et on a eu plus chaud qu'hier.



Mais plus on monte et plus la glace s'assainit.
On a le droit à une jolie petite goulotte en L5 et à un petit mur raide en L6.
Partis un peu trop détendus et sans pique-nique, on est bien content d'avoir pu grimper cette ligne même si les conditions n'étaient optimales.
Et quand on rentre de nuit à la voiture, c'est que c'était une belle journée de cascade !!!



topo



jeudi 21 décembre 2017

Skiez malin, skiez mélézin


Skiez malin, skiez mélézin, c'est le titre d'un article de Guillaume Vallot, dans le dernier montagne magazine. Ça tombe bien, on passe quelques jours dans le Queyras et il a bien neigé. Conditions idéales pour exploiter le mélézin. Réserve à poudreuse l'hiver, le mélézin queyrassin est une forêt ouverte et lumineuse, un véritable paradis pour le ski de rando.
Ce qui frappe le skieur dans un mélézin, c'est ce sous bois étonnamment dégagé, aéré. À la descente, il offre un slalom naturel qui garde la poudreuse.



Dimanche, on se retrouve avec Aurel, Élise et Ben pour une classique du coin, l'Eypiol. Avec -15° au parking, on est content de commencer la rando au soleil. On rejoint vite le hameau de Valpréveyre et sa petite chapelle figée sous la neige. Face à nous se dresse l'Eypiol et son mélézin conseillé par montagne mag, cinfirmé par les guides du coin. On est pas les premiers, mais la forêt est large et ça nous évitera de tracer dans 30cm de fraîche. Parfait.
 
 
 
En montant, nos espoirs se confirment, la poudreuse est froide et légère. La forêt est aérée, idéale pour envoyer la sauce. On continue jusqu'au sommet même si la crête est bien pelée.
 
 
 
Le pique-nique est raccourci par un courant d'air qui nous congèle sur place. 
Allez vite, on chausse !
 
 

Effectivement ce premier run en forêt nous comble, la neige est parfaite et le ski profond.
Les arbres sont suffisamment espacés pour skier vite et slalomer. C'est le gavage.
 
 
 
C'est tellement bon qu'on remonte une 2ème fois jusqu'en haut de la forêt.
 
 
 
La lumière rasante rend la montée agréable et le virage, carte postale.
Voilà comment on se retrouve à pousser sur les bâtons pour rejoindre le roux (C'est le nom du parking) avec un grand sourire...


Après avoir fait chauffé les bras lundi dans les Formes du Chaos, on rechausse les skis mardi.
 
 
 
Petit kif aujourd'hui, on démarre sur la terrasse du gîte pour faire le tour du pic du Jaillon.
 
 
 
On traverse le jardin, puis le champ jusqu'à Arvieux, pour aller acheter du pain (Amel déchausse juste devant l'épicerie).
 
 
 
De là, on part plein Est en direction du ravin de Clapouse. Ça sent la journée seuls en montagne. On quitte la trace au pied du ravin pour le crux du jour. C'est raide, y a un paquet de neige et c'est plus marrant de slalomer entre les mélézins à la descente qu'à la montée.
Après une bonne trash, ouf, on retrouve le soleil et une pente raisonnable à 200m de déniv' du col de combe Laboye.
 
 
 
On enlève des couches et on profite de la vue sur le Viso. Comme prévu, y a personne dans le quartier.  Ça a sacrément soufflé et le col est tout decapé, mais aujourd'hui, c'est grand beau sans vent alors le pique-nique est bien agréable.
 
 
 
 Malheureusement la neige est pas beaucoup mieux en Nord, y a du bon, comme sur la photo et du moins bon, ou on évite les photos... Du coup pas de variante cette aprèm (mais y a de quoi faire dans le vallon). On retrouve de la bonne neige, dans la forêt, mais point de mélézins sur ce versant. Donc la descente est plus slalom que géant.
 
 
 
 Heureusement, on trouve toujours de quoi s'amuser.
Une belle boucle qui se fait dans les 2 sens en fonction des condis.
 
 
 Mercredi, pour être sûr d'avoir de la bonne neige, on retourne skier dans le mélézin.
Toujours sur les conseils de Guillaume Vallot, on va skier le Mourre froid en boucle par la crête du calme. Ce matin, c'est encore le grand beau. Et il fait presque bon au soleil...
Au départ de Prats Bas, on remonte dans les champs jusqu'à Prats Haut puis on rejoint la crête du calme. 
 
 
C'est effectivement bien calme ces sous bois avec cette lumière d'hiver et plus de traces d'animaux que de bipèdes. La fatigue des jours précédents, un peu de longueur et une trace à faire, font qu'on avance pas bien vite.
 
 
 
 Le ventre d'Amel gargouille alors qu'on sort à peine de la forêt mais il reste encore 300m jusqu'au sommet. Comme les jours précédents, une fois sorti du bois, la neige est toute soufflée. Ça tombe bien, la descente est prévue dans la forêt.
 
 
 
Finalement il fait bon au sommet du Mourre Froid et on profite de la vue panoramique pendant le pique-nique.
 
 
 
Effectivement, à la descente, la neige est poudreuse dès qu'on rentre dans la forêt.
On alterne les passages aérés et les passages plus denses ou le mélézin, premier arrivé, s'est fait coloniser par d'autres espèces.
 
 
 
Amel découvre avec plaisir la poudreuse du Queyras.
On termine la rando par un peu de plat pour retrouver la voiture, comme ça les peaux sont déjà sur les skis pour demain...


Pour jeudi, on a hésité entre plusieurs plans. 
Tricoter autour d'Abriès, pourquoi pas mais on était déjà dans le coin dimanche.
La forêt de Marassan, au dessus d'Aiguille, nous promet une bonne poudre froide, mais un départ et une arrivée un peu basse.
 Le bois de Maloqueste, au sud de Ristolas, est sûrement bien skiant mais on risque de passer la journée à l'ombre, alors qu'il fait grand beau.
Bref on n'a pas trouvé le plan parfait.
 
 
 
Mais hier, en face du Mourre Froid, on a vu une belle forêt de mélézins avec des prairies bien propices au ski. Orientées à l'Est, comme ça, on montera au soleil.
 
 
 
Rejoints par Aurélien, on monte dans le bois de St Simon (ça s'invente pas),
en direction du col des prés de fromage. On remonte les sous bois avec le sourire. C'est beau et la poudreuse est bien là. 
 
 
 
Effectivement cette première descente nous régale entre les prairies et les sous bois bien skiants.
100% mélézins, c'est parfait.
 
 
 
La trace est bonne, on remonte une 2ème fois au col des prés de fromage ou il y a un petit chalet pour manger au soleil. Pendant qu'Amel profite du petit banc au chaud, on va explorer le versant ouest du col avec Aurel. 
 
 
 
En jouant sur les contre-pentes, la poudreuse est restée froide et légère.
A l'inverse de nos skis à la remontée, qui bottent sacrément...
On retrouve Amel et pour la dernière descente du jour, on monte la crête en direction du Sommet Bucher jusqu'à la forêt l'Eyssard. La, j'ai repéré une combe Nord-Est, parce qu'aujourd'hui, ça chauffe.
 
On termine ce séjour queyrassin, comme on l'a commencé, dans la poudreuse, au son des Yehaaaaa...


Si vous avez lu l'article jusque là, bravo et vous l'avez bien compris, les forêts du Queyras sont un sacré terrain de jeu quand la neige est soufflée plus haut, ou que le risque d'avalanche est trop élevé.

Et quand on sort de la forêt, le potentiel est énorme, faudra revenir...



Les bons plans du local.
 
 
 
 
 
 
 

mercredi 6 décembre 2017

Grand Arc, petit Arc


Samedi soir 18h30, où est qu'on va skier demain ?
Pas bien inspiré, ni bien renseigné sur les condis et un peu latté du ski de fond, on va aller voir sur skitour où faire du bon ski.
Un compte-rendu du jour annonce gros gavage au grand Arc. 
Ça peut être bien, j'avais noté ça dans ma to-do-list.
Entre Annecy et Grenoble pour rejoindre le frèro et sa cop', un deniv de base à  1200 pour les colocs qui bossent dur, possibilité d'éviter les pentes à plus de 30° et de la poudreuse au soleil...
Par contre, après un compte rendu pareil, ça va attirer la foule.
Allez ça ira, on fera avec.
Effectivement au parking dimanche matin, on peut mesurer l'effet skitour.
Pouah, c'est blindé. J'étais pas le seul à pas être inspiré.
Après, c'est l'occaz de claquer la bise à un pote grenoblois sur le parking.
C'est un peu le bordel au début, mais rapidement les groupes s'espacent et se dispersent.
L'avantage c'est que la trace est béton et que les groupes du caf font déjà la pause café.



Après une bonne heure de montée, on sort de la mer de nuages et là gros soleil et vue de ouf sur les massifs alentours (comme le Mont Pourri posé sur le sac d'Ophélia). Les années passent et ce moment reste toujours aussi beau.  D'un coup tout le monde a le sourire.



On monte jusqu'à la crête du grand Arc et plutôt que d'aller brasser à pieds jusqu'au sommet, on enquille la descente avant la foule.



La neige tient ses promesses.



Après un pique nique ventilé, on remonte en direction du petit Arc pour se réchauffer. Les couloirs Est sont déjà tous tracés. Mais surprise avant le sommet, on découvre le versant Sud du petit Arc.
Personne n'a skié ce côté et ça a l'air pas mal.



Voilà comment on se retrouve en passant une croupe, seuls au monde, a faire les premières traces et à chercher ou passe l'itinéraire.



 Au top, toujours avec une bonne neige poudreuse.



Arrivés au lac noir c'était tellement bon qu'on se fait une dernière montée en Est jusqu'à la crête.



C'est bien d'être seuls au monde mais maintenant faut faire la trace.



Heureusement la descente est parfaite, poudreuse froide et un peu de pente.
C'est pas la première sortie de la saison mais on s'en rappellera.
Dans un prochain article, je vous raconterai comment se servir de skitour pour faire du bon ski loin de la foule. Faut un peu de temps et pas avoir la flemme...

lundi 18 septembre 2017

Eloge du granit en Corse

Après un trek bien sérieux autour du Dhaulagiri à l'automne dernier, on s'était dit que l'an prochain, on irait grimper au soleil en Corse.
Le froid, la faim et le mal de l'altitude avaient rassasié (pour un temps) nos envies d'aventures.
Alors oui grimper en Corse, ça peut être les vacances. Approches courtes, escalade au soleil sur un rocher magnifique et nuits confortables au camping.
Mais attention l'approche courte peut aussi se transformer en parcours du combattant, le soleil faire place au froid et la nuit confortable, un lointain souvenir alors que tu grelottes allongé sur ta corde.
Bref on venait pas pour l'aventure mais on l'a trouvée quand même...



Pour ce premier jour de grimpe en Corse, on file direct à Bavella. On choisit Ristrettu à la paroi du Castellucciu.
200m, TD-, 30 minutes d'approche.



On commence en douceur.
Ristrettu, c'est 6 longueurs de plaisir, d'escalade aérienne et variée. 100% terrain d'av.
Ni spits, ni pitons, ni goujons....whalou



Mais des fissures, des cheminées, du dévers, des tafonis, la ligne est parfaitement logique. Des vires et des genévriers là où il faut pour relayer confort. Avec à la 4ème longueur une surprise très ristrettu... Cette surprise, c'est un boyau où j'ai failli rester bloqué. Les sensations sont bonnes pour cette première voie Corse. Amel enchaîne son 6a en tête en posant les friends.



Mardi, on choisit une voie plus équipée mais plus soutenue. Cette fois-ci, il faudra juste compléter l'équipement dans les fissures.
On va grimper Omerta à la Punta d'i u Peru. 180m, TD+, 6b+ max.



Un cran au dessus de U Haddad, Omerta a tout pour plaire. De l'ombre, mais surtout des longueurs très originales.



C'est un peu Fort Boyard: il faudra passer dans le chat d'une aiguille, faire un peu de spéléo et serrer les prises du mur final très technique pour gagner le sommet.


 
La cordée est en forme
Amel se lance en tête dans le crux et moi j'enchaîne tous les pas durs.
   Pas besoin de doubler le jeu de friends, un seul suffit.


Amel nous raconte ce 3ème jour de grimpe. Mimi, c'est avant tout une aventure bien Bavellienne! Depuis 2 jours, on s'est bien mis au rythme Corse. Pas trop tôt le matin, le boulanger ne passe qu'à 9h au camping... On part donc comme d'hab, à la cool, les mains dans les poches. Mais aujourd'hui, tout se révèlera plus compliqué. Une marche d'approche annoncée 1h20 qui sera plus proche des 1h45 sur un sentier qui se transforme vite en remontée de rivière asséchée avec des cordes fixes, un début de voie difficile à identifier, aucun relai en place.



Le ton est donné, c'est parti pour Mimi... Je pars en tête mais ça déroule moins, style old school, topo qui ne correspond pas trop, protections qui ne m'inspirent qu'à moitié... bref ça commence mal.



Au premier relais, il est plus de 14h, en plus j'ai oublié mon casque, bref Simon me demande si on est bien sûr de vouloir continuer... oui oui, après tous ces efforts on ne va pas renoncer maintenant...



 Les premières longueurs sont variées (tafonis, veine de quartz, dièdre...) et déroulent  quand même relativement bien jusqu'au rappel. La deuxième partie vue du bas est impressionnante, le retour en arrière n'est désormais plus possible.



On grimpe de jolies longueurs dans les tafonis jusqu'au crux, la longueur en 6c. Je suis contente de pouvoir assurer Simon sur le seul relai spité de la voie, mais aucun point dans la longueur... J'entends Simon pinayer au dessus de son dernier friend qui a tourné (le numéro 5 d'ailleurs, enfin on le rentabilise) mais il l'a finalement enchaîné, bravo! Me voila dans une bonne renfrougne des familles où j'hésite entre coincer les fesses ou les jambes. Je me hisse sans trop de méthode mais ça passe, yihaa!



 Encore quelques passages en renfrougne et on arrive enfin au dernier 6a+ qui nous secoue encore bien.



C'est magnifique, on se croirait dans la maison de Gaudi... sauf que le soleil se couche... Et qu'on n'est pas couché . Le topo n'est pas clair et on galère à trouver le 2ème relais de rappel. On commence la descente de nuit (évidemment ça fait 2 jours que je prends ma frontale pour rien et là je l'ai laissée à la voiture) sauf que... La corde se coince au 2ème rappel... Et merde, pas moyen de la décoincer. C'est parti pour 30 mètres de remontée sur corde de nuit pour tous les deux et un bivouac improvisé.



 La corde en guise de matelas, le camel en guise d'oreiller, les pieds dans le sac en guise de chaussettes, emboîtés l'un dans l'autre pour se tenir chaud et un frottage énergique toutes les 15 minutes pour se réchauffer... On dirait pas comme ça mais c'est long une nuit! Surtout sans rien à boire ni à manger (et vous me connaissez, ça a été dur). Au petit matin, engourdis, on refait le rappel... Et là... ça coince à nouveau! Pas possible! Remontée de nouveau sur corde jusqu'à comprendre qu'en passant dans le trou ça coincerait sûrement moins.... halleluyah!! Ça passe! Après cette nuit froide sans sommeil, on se dit qu'on va rectifier le topo et aller se reposer un peu à la mer.



On retrouve mon frère et sa copine pour une petite escapade de 3 jours en bateau.



Palme, masque, tuba, kayak et parfois tout à la fois.



Une petite virée jusqu'aux Lavezzi.



Après ces 3 premières journées bien intense, on apprécie d'autant plus.



Suite à ces quelques jours de bateau-apéros, on retourne grimper à Bavella.
Un très fort vent d'ouest nous fait renoncer à la Punta di Accelu. On retourne donc grimper au Castelluciu pour plusieurs raisons.



Ça descend à pied (rappels, tafonis et vent ne font sûrement pas bon ménage), on sera plus ou moins à l'abri du vent pendant la voie et on recommence en douceur avec la Périllat (D+, 200m, TA).
"L'itinéraire est logique sur du bon rocher dans un cadre superbe. Les difficultés homogènes". Recommandée par le topo.


 
C'était ce qu'il nous fallait pour aujourd'hui mais je l'ai trouvée quand même moins belle que sa voisine Ristrettu.
On devient difficile...
Bien content de pas bivouaquer ce soir parce que ça caille !!



Depuis qu'on est arrivé à Bavella, on ne voit qu'elle. La Punta Lunarda est sans doute la pointe la plus emblématique du massif. Ses formes parfaites et son allure de Capucin le font appeler ici le "Cagoulard". Une marche d'approche longue et raide, ajoutée aux voies d'exceptionnelle difficulté en font un lieu convoité mais aussi peu fréquenté.
Le ton est donné. La journée va être longue. Cette fois on part plus tôt, on prend plus d'eau, la frontale et la doudoune.
On va éviter les fissures larges en 6c/7a de Nirvana qui nous font un peu peur, pour tenter une voie plus facile en face sud-est. La face cachée de la Lune (200m, TD+, équipée )
On va apprendre deux choses aujourd'hui. Premièrement, ce qu'est une vraie approche Corse.
Là, ça donne 3 heures de parcours du combattant pour trouver le pied de la voie. À la recherche du prochain kairn, parfois à pied, parfois en grimpant, quelque fois encordé, mais souvent en faisant le sanglier au mieux plié en 2, au pire à quatre pattes... Ça devient moins marrant au bout de 3 heures !!



La deuxième chose qu'on apprend, c'est que la dalle c'est dure.
Au taquet dans le 6a, le pied sur le spit dans le crux du 6a+, alors dans le 6c....on tire allègrement les dégaines.



Bref, on se fait rouster !! Le 6c sur friends de Mimi semble bien loin.


 
Heureusement la fissure de L2 est très belle. Mais on a été un peu déçu de cette voie qui nous faisait rêver depuis le début du séjour.


 
Malheureusement on n'aura pas le plaisir de sortir au sommet. Je fais une mauvaise chute en tête et crac, luxation d'épaule.
Heureusement Amel avait fait la formation premiers secours à la Gordzerette  (merci Anaïs), et re-crac mon épaule a retrouvé une position normale.
Ouf, ça va (un peu) mieux, on peut attaquer les 5 rappels et les 2h45 de descente.

Voilà, la fin un peu brutale d'une belle saison de grimpe bien remplie.
Ça aurait pu être pire, il nous restait qu'un jour de grimpe en Corse et j'avais prévu de bosser cet automne.



Et puis il y a pire comme salle de rééducation.



J'espère que cet article vous aura donné envie d'aller grimper en Corse.
Le rocher est vraiment unique et y en a pour tous les goûts (dalle, dévers, vertical, tafonis, dur, pas dur, équipé un peu, beaucoup, pas du tout...)
Le potentiel est énorme et le climat pas une légende (au retour, la température a été divisée par 2 en 24 heures).