mercredi 28 décembre 2022

Pointe du Dard et Dôme des Nants

 


Pas de neige en moyenne altitude, de la pluie jusqu'à 2500 et risque 4 au dessus.

 


Pas facile de trouver la bonne destination pour passer deux jours en montagne. Mais le créneau météo est là et Louca n'est pas là. Donc, il ne faut pas laisser passer l'occasion.
Il va falloir aller en altitude, mais avec un accès haut et dégagé, des pentes douces (heureusement le BERA s'est calmé entre temps).



Forcément à côté de la Grande Casse, les glaciers de la Vanoise, font moins rêver. J'avoue les avoir longtemps snobés, sûrement du à un manque de pente.
Mais c'est justement, ce qu'il nous faut avec Rémi pour ces deux jours en montagne.
 
 

Après un premier jour pas marquant, avec un A/R au col de la Grande Casse dans la croûte et le jour blanc, on passe une bonne soirée au refuge avec 2 autres skieurs. Refuge d'hiver particulièrement confortable, avec gaz, vaisselle, poêle, lumière, électricité et toilettes intérieures.
Une bière et une belote complètent ce tableau idyllique.
 
 

Mardi matin, les bandes nuageuses se disloquent pour laisser place à ce qui nous manque cruellement en ce début d'hiver, de la neige 
 
 

On skiera de tout sur les glaciers de la Vanoise. Du très bon dans la descente de la pointe du Dard, du très mauvais vers le col de Chasseforêt. Mais ce qui vaut vraiment le détour sur ces dômes de la Vanoise, c'est l'ambiance, cette sensation d'immensité, de vide.
Comme un petit voyage au Groenland, le temps d'une journée. 








 

mercredi 20 avril 2022

De la haute Maurienne à la haute Tarentaise en passant par...

 

De la Haute Maurienne à la Haute Tarentaise en passant par Grenoble. Effectivement, ce n'est pas logique mais c'est ce que j'ai trouvé de mieux pour combiner les envies et les dispos de chacun, les conditions compliquées en haute montagne cette année et surtout la météo.
 
 

 
On avait pourtant prévu d'éviter le week-end de Pâques puisqu'en général, tous les refuges sont complets. Mais le mauvais temps annoncé pour le milieu de semaine nous oblige à adapter le programme.
 
 

Ça commence donc par deux jours en Haute Maurienne avec Antoine, Camille et Arnaud. Les connaissant, on peut partir sur un beau programme. Au départ de Bonneval, on rejoint la traversée Carro-Evettes au col de Trièves. La traversée du glacier du Mulinet pour se mettre dans l'ambiance avec quelques crevasses. Puis une descente extra large sur le glacier du Grand Méan. La journée se termine par une remontée au col de la Disgrâce. La généreuse tartiflette de la gardienne des Evettes est nettoyée après 2200D+ et 25km.




Le lendemain, on reste sur la classique du coin mais peut être la plus belle course de Haute Maurienne, la traversée de l'Albaron par l'arête SE puis descente par le glacier Supérieur du Vallonnet. 
 
 

 
C'est varié avec une montée sur un beau glacier, une arête facile mais ambiancé, un check au cairn à 3637m puis une descente sur une banquette glaciaire qui raye la face Nord de l'Albaron.
 
 

 Le retour skis aux pieds à la voiture et le resto à Bonneval complètent cette magnifique journée.

Après une nuit à Grenoble, nous voilà donc partis avec Amel pour la Haute Tarentaise. Le blaireau ne marche plus que sur deux pattes mais il est encore en vie. Espérons que l'an prochain, la team se reforme pour de nouvelles aventures.
 
 
 
Au départ de Val d'Isère, on rejoint le refuge du fond des fours en 2h. Et comme, c'est bien organisé, il y a plusieurs combes et sommets avec des orientations W, idéal pour skier l'après midi sans se lever à 4h du matin comme avant hier.
 
 

 
 Même après un accouchement, un covid et peu de ski cet hiver, Amel veut summiter. La Pointe des fours et ses 3072m, sera le premier sommet du raid. 
 
 
 
 
Vue panoramique (notamment sur la descente d'hier)
 
 

 
 neige transfo en jouant avec les contre-pentes et aprèm en terrasse au soleil, 
 
 


c'est les vacances !!




Comme la plupart des pensionnaires du refuge, notre objectif pour ce lundi férié est la Pointe de Méan Martin. "D'habitude il fait toujours pourri à Pâques" me dit un skieur ce matin avant de partir. Alors on apprécie d'autant plus le ciel bleu et le grand soleil.
 
 
 
 
 Il y a un peu de distance mais la première montée passe bien à la fraîche.
 
 
 

2ème summit du raid à 3330m.
 
 

 
Sur les conseils du gardien, on a prévu de skier la face Nord avant de remonter sur l'épaule puis basculer en Ouest. Pour profiter de la poudreuse en Nord et de la moquette en Ouest. 
 
 


10 jours après les dernières chutes, c'est pas l'orgie de peuf mais ça se skie bien et la face est belle.
Le pique-nique est mérité après la deuxième remontée en plein cagnard. Reste plus qu'à se laisser glisser jusqu'au refuge de la Femma.
Ce soir c'est grand confort, toilettes intérieures, douches, BD et chambre privée. Ça change du dortoir de 25 d'hier !!




Pour ce dernier jour en Vanoise, on monte à la pointe de la Sana à 3436m. J'avais approché le sommet il y a quelques années mais on avait bifurqué dans la belle face Sud. Sacrée descente. Cette fois les conditions sont plus clémentes, on fait même un pique nique panoramique là haut. C'est bonne ambiance, ça discute avec d'autres skieurs, forcément grenoblois comme hier !!
 
 


Belle conclusion pour ce raid en Vanoise. 3 jours, 3 sommets de plus de 3000m.
On peut ranger les skis au placard, sans regrets !! 








vendredi 25 mars 2022

Grands Moulins, recto-verso

 


Les Grands Moulins, c'est une belle montagne. Bien raide, on la voit de loin. Quand on regarde les topos de près, il n'y a effectivement que des belles pentes à skier. Couloir Nord-Ouest 5.1, couloir SW 4.1, face Sud 3.3, couloir SW 4.3, face NE 4.1

 

 

C'est une belle montagne mais qui se mérite. On peut profiter de la route qui monte à l'ancienne station de Val Pelouse mais le déneigement est naturel. A priori, ça coûtait trop cher ! Autant dire, à éviter l'hiver...

 

 
 
Et une fois la voiture garée, il reste un peu de marche, de ski de fond, de traversées à flanc, de déchaussages et traversées de rivière...

 

 

Bref arrivés au pied de la montagne après 700m de déniv' et plus de 2h30 après être partis, je dis à Marion: "je mets un peu de rythme, on n'est pas arrivés".

 


 

J'avais déjà imaginé enchaîner face Sud et couloir SW, mais Armel nous signale un enchaînement encore plus intéressant (grand merci à toi). Montée par l'arête NW, couloir SE, remontée par la face Sud, deuxième passage au sommet et descente par le couloir SW.

 


Intéressant, logique de par ses orientations, esthétique de par les couloirs skiés mais ambitieux.

 


 Car ça fait une bonne journée et il faut être à la bonne heure dans la bonne face pour faire du bon ski. Et dans le 4.3, la bonne neige, c'est le plaisir mais surtout la sécu.

 


Nous voilà donc au pied de l'arête NW, à se dire que ça nous inspire moyennement. Ça a l'air bien sec cette affaire. Comme on n'est pas en avance, on rejoint donc par les grandes pentes de la face W, le tiers supérieur du couloir SW. L'ambiance est là.

 


 

Arrivés dans le couloir SW, on se détend et on rejoint rapidement la cîme.

 


Comme souvent des sommets qu'on voit de loin, la vue est incroyable. Après un démarrage en douceur, l'entrée du couloir SE a l'air raide. On se retend... Heureusement, les conditions sont idéales, la moquette radoucit l'ambiance. C'est donc 250m de plaisir à 45°.

 


Gros check, une fois la roture passée et grand bravo à Marion pour son premier 4.3 skié avec brio. Il nous reste quelques grandes courbes avant de rejoindre la face Sud via la brèche des ciseaux. On se redétend. En remontant la face Sud, on aurait presque envie de la skier s'il ne fallait pas remonter une 3ème fois au sommet.

 

 
 

Après les virages sautés du couloir SE, le couloir SW en bonne moquette passe crème.

Et pour terminer une belle journée sur une belle montagne où toutes les planètes se sont alignées, on rejoint la voiture skis aux pieds par la route enneigée shuntée le matin.



topo

 

 

 

 

 

mardi 8 mars 2022

Couloir SW du Rocher Blanc

 

 Lors de la belle bambée du printemps dernier, arrivés au pied du couloir SW du Rocher Blanc, j'ai eu un doute. Est-ce qu'il n'est pas déjà trop tard pour remonter le couloir puis le skier ? Est ce que ça va être bon ? 

 

Et oui, je suis comme ça. Je préfère changer d'objectif plutôt que de skier une combe ou un couloir en mauvaises conditions. Y'a quelques années, j'avais décliné l'invitation de copains qui allaient aux Dômes de Miage, sachant que ça avait pris le vent. Et j'espère y retourner cette année.

 


C'est même devenu une habitude de changer d'objectif en cours de sortie. Parce que ça a l'air meilleur à coté... Ça marche pas à tous les coups, mais en général, on s'en sort bien !

Bref, avec 3200D+ et une belle surprise dans le final, on avait pas perdu notre journée mais j'avais gardé ce couloir dans un coin de ma tête.

 


Maintenant que je vais avoir du temps pour skier, je relance quelques copains dispos. J'ai pas dit chômeurs !

Nico, en fait partie. On a fait quelques jolies sorties ensemble. Connaissant la caisse du bonhomme, quand je le vois sortir du coffre les Gignoux, les skis carbone et le sac light, je me dis qu'il a changé le garçon et surtout qu'il va pas falloir mollir aujourd'hui !

 

 

En effet pour changer de la combe Madame, je lui ai proposé de partir de Prabert. Ça implique de démarrer par le col de l'Aigleton et le col de la Vache. Et de rentrer par la Belle Étoile et l'Aigleton. Ce qui fait déjà en soit une belle boucle

 

 

 Arrivés au pied du couloir, je suis content. Il est lisse et commence à chauffer doucement, ça sent bon. On chausse rapidement les crampons pour monter plus détendu. C'est à la descente, lors des premiers virages qu'on le sera moins. Comme le haut du couloir tourne un peu W, c'est bon grip comme on dit (comprenez, c'est lisse mais ça n'a pas décaillé) mais c'est aussi le passage le plus raide.

 


Le premier virage déclenché, ça va mieux et ça devient rapidement très bon à skier.

Là, je suis bien heureux de l'avoir laissé de coté l'an dernier pour le skier dans de super conditions aujourd'hui.

 


C'est sûr que la remontée à la Belle Étoile pique un peu, mais ça démarre bien la saison de printemps !!



topo



M des Sultanes

 

 Ça fait longtemps qu'il me faisait envie ce M des Sultanes.

 


L'idée, c'est de monter par le couloir de droite, descendre les Sultanes (branche de droite), puis remonter la branche de gauche pour arriver en haut du couloir de gauche, qu'on redescend pour terminer. Bref, un beau tour du propriétaire.

 

 

En plus d'enchaîner deux descentes, les orientations sont logiques pour skier de la bonne moquette.

 


 Ça fait une sortie variée avec des passages en crampons et on skie souvent la meilleure partie du couloir, jusqu'à l'étroiture. 

 


Après avoir profité du lever de soleil sur la barrière Est, la suite est magnifique. 

 


 

On voyage entre les tours calcaires et les couloirs neigeux. Le contraste entre les grandes falaises et les lignes de fuite des couloirs vaut le détour.

 

 

Alors pour en profiter plus longtemps, on a rajouté une branche au M en faisait l'A/R dans les torcheurs du matin. Quitte à s'être levé à 5h30, autant en profiter le plus possible !



topo  





mardi 18 janvier 2022

Grand Jarnalet, couloir Nord-Est

 


 - "Tu vas où demain finalement ?

- Dans l'envers de Belledonne, au grand Jarnalet.

- Le grand quoi ?"

 

 
J'aime bien la vallée des Villards. Il y a (un peu) moins de monde que du coté Grésivaudan, on est vite au soleil et une fois que tu as remonté un des longs vallons, les possibilités d'itinéraires et de boucles sont multiples. J'aime tellement que j'y suis pas mal allé...

 


Du coup, pas facile de trouver un vallon où je ne suis jamais allé promener mes spatules. 

 

 
 
C'est en fouillant sur skitour à la recherche d'un itinéraire exotique, que je tombe sur le tour du Jarnalet par le col du Villonet. Jamais entendu parlé de ce sommet... Comme quoi, Belledonne est pleine de surprises.

Toz, lui, connaît le Jarnalet et a même noté le couloir NE dans sa to-do-list. On va bien s'entendre !!

 

 

Arrivés aux Granges, après un démarrage bien efficace, on met le clignotant à gauche pour quitter la combe du Merlet qui est déjà bien parcourue. D'un coup, on retrouve ce qu'est le ski de rando dans les secteurs moins (sur)peuplés. Faire la trace, regarder la carte, discuter du meilleur itinéraire... 

 

 

C'est plaisant mais on avance moins vite, surtout dans des pentes à 35° où la poudre est restée bien froide. J'aime aussi la sensation d'être seul au monde, personne devant pour te faire la trace et personne derrière pour faire les premiers virages alors que tu choisis d'aller au sommet.

 

 

Plus la journée avance et plus je me dis que si on fait le sommet en A/R plutôt que la boucle, ça ne sera pas perdu au vu de la qualité de la neige rencontrée depuis les Granges. Bizarrement Toz a eu la même idée !

 

 

 Je remonte le couloir à pieds moyennant un gros brassage. Tout en sachant qu'on sera récompensés à la descente. 

 

 

Et comme on est sûr d'être les premiers (et les derniers) à skier le couloir aujourd'hui, on va jusqu'au sommet. 

 

 

Comme prévu, la belle couche de poudreuse facilite la descente du couloir. Jeanne fait au passage son initiation pente raide. 

 

 

Plus bas, ça continue sur le thème: "Pu... mais  


comme


c'était



bon !!"